____________________
1.
Quelques facteurs théoriques
1.2
…pour s’inscrire dans un réseau…
1.3
…en utilisant les nouvelles technologies…
2.3
L’apport des nouvelles technologies ?
3.1
Améliorer la communication dans une Segpa
3.2
Développer un tissu national
3.3
Comment utiliser les nouvelles technologies pour conserver et développer des
liens ?
Le directeur adjoint de la Segpa[1] joue un rôle bien spécifique dans un collège, car il est à la fois relais institutionnel, animateur et régulateur de la section. Même s’il fait partie de l’équipe de direction du collège, sa situation peut générer un certain sentiment d’isolement professionnel. C’est ce dont j’ai pu prendre conscience en ayant fait fonction pendant un an.
C’est un isolement qui existe vis-à-vis des membres de l’équipe enseignante. Bien que recruté dans le sérail des enseignants, le directeur a intérêt à adopter une position de tiers pour assurer sa fonction de directeur pédagogique. L’isolement existe aussi vis-à-vis de l’équipe de direction, c'est la résultante de l’histoire des SES/Segpa. La SES était un satellite relativement autonome du collège ; aujourd'hui, même si l’injonction d’intégrer la Segpa dans le collège est très présente dans les textes, sur le terrain il reste encore beaucoup de travail à faire et cette tâche repose essentiellement sur les épaules du directeur.
Comment lutter contre cet isolement ?
Il existe des moments institutionnels de rencontre qui permettent au directeur de communiquer dans son établissement avec les membres de l’équipe de direction et d'échanger avec ses collègues directeurs lors des rencontres périodiques organisées par l’inspecteur AIS. Ces rencontres peuvent conduire à la création de réseaux pilotés par l’institution et disposant d’une relative autonomie.
De plus, la fonction permet de rencontrer des partenaires multiples et ainsi de constituer un "carnet d’adresses" pour avoir des interlocuteurs variés. Cela peut permettre aussi de constituer un réseau, de façon plus informelle mais avec une plus grande liberté.
Depuis deux ou trois ans se développent des outils de communications via Internet rassemblant des directeurs de Segpa. Ces derniers sont peu nombreux pour l’instant mais ces outils leur permettent de mutualiser des connaissances et des ressources sans être limités par des contraintes de proximité géographique.
En utilisant les nouvelles technologies pour communiquer avec ses pairs, le directeur s’inscrit dans un réseau d’acteurs. Comment cela peut-il lui permettre de discuter des décisions qu’il doit prendre, de s’assurer de la validité des informations qu’il transmet à son équipe, de participer à l’élaboration de nouveaux outils de management ?
Pour être titulaire de son poste, le directeur doit être titulaire du DDEEAS, cela signifie qu'il est concerné par la problématique de l'enseignement adapté et spécialisé. Quand il choisit de s'aider des nouvelles technologies pour réaliser son activité, est-ce que ce choix peut avoir un impact sur le mode d'enseignement des membres de son équipe et sur les apprentissages des élèves ayant des besoins éducatifs particuliers ?
Plusieurs questions sont à l'origine de cette recherche :
D'abord, comment les directeurs de Segpa communiquent-ils avec leurs pairs, quelle est l'utilité de cette communication, quels en sont les bénéfices escomptés ?
Ensuite, si on se place à l'échelle d'un département, quels sont les réseaux à la disposition des directeur de Segpa ? Y'a-t-il à l'heure actuelle une place pour les nouvelles technologies ? sont–elles utilisées pour améliorer le pilotage des Segpa ?
Enfin, d'une façon
plus générale, comment analyser, comprendre et optimiser une pratique, en
prenant en compte les arguments des opposants et des partisans ? Est-ce que
les nouvelles technologies peuvent participer à une nouvelle culture du
pilotage des Segpa ?
Je poserai comme
hypothèse qu'en s'inscrivant dans un
réseau le directeur de Segpa peut entrer en communication avec un
ensemble de professionnels concernés par des problématiques similaires et accéder
à un ensemble d'informations qui peuvent constituer une aide au pilotage de sa section. Une évolution de l'usage des nouvelles technologies
devrait permettre un meilleurs accès aux données utiles au directeur de Segpa.
Le recueil des données se base sur différents supports : des entretiens avec les directeurs et des enseignants de Segpa situées en Loire Atlantique, des entretiens et des stages dans les établissements de directeurs de Segpa experts en nouvelles technologies, l'étude des listes de diffusion, de sites Internet et une observation participante.
L'étude de
trois Segpa
Cette étude est menée en Loire Atlantique. Il y a dans ce département 21 Segpa et un Erea. On peut y identifier trois bassins de formation : le premier est situé autour de Nantes, le second autour de Saint-Nazaire et un troisième, plus rural, autour de Blain. Depuis quelques années la tendance est de mettre en œuvre un cylindrage (faire en sorte que les Segpa aient toutes la même taille : des Segpa accueillant 64 élèves en milieu urbain et des Segpa en accueillant 92 en milieu rural) .
Les directeurs experts
Ce sont des directeurs de Segpa qui ont développé des compétences affirmées dans l'usage des nouvelles technologies. Ils sont à l'origine de listes de diffusion ou de sites Internet.
Une observation participante
Pendant l'année de formation au Cnefei, j'ai contribué à l'élaboration d'une liste de diffusion et d'un site Internet destinés à l'usage des stagiaires DDEEAS. L'objectif de l'observation participante étant de mesurer comment des futurs directeurs de Segpa s'approprient des outils faisant appel aux nouvelles technologies.
Une version numérisée de ce mémoire et des documents qui ont été utilisés pour son élaboration peut être consultée à l'adresse http://ddeeas.free.fr/mempg44.htm
La communication
représente une grande part du travail du directeur de Segpa : communiquer avec
l’équipe, avec les élèves, avec la hiérarchie, avec les parents et avec
tous les autres partenaires… Mais il ne faudrait pas se gargariser du terme
" communication "
-mot à la mode s'il en est- car l'usage inflationniste de ce concept introduit
nombre de confusions. Nous disposons d’outils qui nous permettent de
communiquer avec abondance et redondance. Cette inflation est-elle synonyme
d’efficacité ?
Comprendre le concept, c'est d’abord identifier des modèles. Pour A. Mucchielli (1998)[2] : «Les modèles fonctionnent comme des lunettes qui nous permettent d'envisager la communication sous différents angles.» Différents modèles ont été élaborés au cours du XXème siècle, chacun permet d’envisager la pratique suivant des approches complémentaires. Trois regroupements sont possibles :
Les modèles positivistes (Lasswell, Shannon), les modèles systémiques (l’école de Palo Alto) et les modèles constructivistes (hypertexte). Nous allons rapidement en faire un tour d'horizon.
Shannon et Lasswell sont les deux chercheurs les plus représentatifs de ce courant :
Le modèle de Lasswell. Psychologue, spécialiste de la guerre H D Lasswell fut l'un des premiers scientifiques à s'intéresser à la communication de masse. Selon lui : "On peut décrire convenablement une action de communication en répondant aux questions suivantes : Qui, dit quoi, par quel canal, à qui et avec quel effet ? "
Le modèle de Shannon et Weaver. Shannon était ingénieur, il travaillait pour la compagnie de téléphone Bell. Sa préoccupation essentielle était de régler les problèmes de transmission télégraphique : le signal devait arriver au niveau de la cible dans l'état le plus proche de ce qu'il était au niveau de la source. Ce signal pouvant être affecté ou brouillé, voir déformé par un phénomène de bruit.
En 1949, Claude Shannon et Warren Weaver publient la Théorie mathématique de la communication. Ils y proposent le schéma du "système général de communication", dont le cadre conceptuel repose sur la chaîne d'éléments suivants : une source d'information, qui produit un message (la parole au téléphone, par exemple); un émetteur, qui transforme le message en signaux (le téléphone transformant la voix en oscillations électriques); un canal, grâce auquel sont transportés les signaux (câble téléphonique); un récepteur, qui reconstruit le message à partir des signaux; et une destination, qui est la personne (ou la chose) à laquelle le message est envoyé.
Ce
modèle s'inscrit dans la première cybernétique qui a connu son essor avant la
seconde guerre mondiale, elle a servi de cadre de référence à l'élaboration
d'avancées techniques majeures.
Les modèles systémiques ont été étudiés et développés dans le courant de la recherche sur la pensée complexe à Palo Alto près de San Francisco. De cette école est née la deuxième cybernétique réunissant des anthropologues, des psychologues et des thérapeutes.
Bateson et l’approche systémique. Bateson a d'abord étudié l’ethnologie. En 1936 il publie un ouvrage de référence : "La cérémonie du Naven". Il y décrit le mode de vie d’une tribu de Nouvelle-Guinée.
Ce qui constitue l'originalité de son propos c'est qu'il adapte l’approche systémique à l’étude des relations humaines. Il montre qu'une description des conduites humaines crée une interdépendance entre l'observateur et les personnes observées : il cherche moins à décrire des systèmes idéaux de parenté qu'à rencontrer des personnes dans leur situation vécue au quotidien.
Cette approche est en rupture avec la tradition universitaire traditionnelle. Bateson (1981) s'inscrit dans un courant de pensée qui traverse différentes disciplines au cours du XXème siècle. Edgar Morin (1990) définit ainsi ce mode de pensée : « La pensée complexe est, essentiellement, la pensée qui intègre l’incertitude et qui est capable de concevoir l’organisation. Qui est capable de relier, de contextualiser, de globaliser, mais en même temps de reconnaître le singulier et le concret. »
La théorie de l’information. Elle permet d’entrer dans un univers où il y a à la fois de l’ordre (la redondance) et du désordre (le bruit) – et d’en extraire du nouveau, c’est-à-dire l’information elle-même, qui devient alors organisatrice (programmatrice) d’une machine cybernétique.
La nouvelle communication. L'école de Palo Alto pose des axiomes qui vont transformer radicalement le regard porté sur la communication :
Ces modèles considèrent la communication comme un débat latent ou caché qui a lieu entre les acteurs liés dans une structure sociale. Jacques Tardif (1993) définit ce qu'il apporte au monde de l'enseignement : "Le paradigme constructiviste a grandement changé le regard porté sur l’apprentissage et, en conséquence, sur l’enseignement et l’évaluation"
Pour Pierre Lévy (1996) : "Chaque nouveau message remet en jeu le contexte et son sens. Les acteurs de la communication produisent donc l'univers de sens qui les unit ou qui les oppose. Dans cette approche macroscopique de la communication, chaque mot stimule le réseau hétérogène du lecteur et contribue à remodeler la topologie du réseau."
L'hypertexte est un dispositif de représentation et de communication servant de maquette ou de métaphore pour saisir ce qui est en jeu dans la communication. Techniquement, l'hypertexte est un ensemble de nœuds (images, pages...) connectés par des liens. Les items d'information étendent leurs liens en étoiles sur un mode réticulaire. Fonctionnellement, l'hypertexte est un environnement logiciel pour l'organisation de connaissances.
Plusieurs outils ont été construits pour comprendre le fonctionnement d'un réseau.
En s'inspirant des thèses proposées par l'école de Palo Alto, Michel Crozier développe dans L'Acteur et le système (1977), une méthode sociologique : l'analyse stratégique. Elle vise à découvrir et à expliquer le fonctionnement des organisations au travers des jeux de pouvoir des acteurs individuels et collectifs et des stratégies qui en découlent. La notion de jeu comme instrument essentiel de l'action organisée est au centre de la méthode, le jeu étant l'instrument que les hommes utilisent pour régler leur coopération.
Crozier étudie le modèle culturel de la bureaucratie à la française : Elle est un legs du passé, une réponse adaptée à notre mode de communication mais elle régule la maîtrise des zones d'incertitude d'une façon dépassée
Le modèle
sociométrique. La sociométrie est
une "méthode d'approche qui se veut métrique, du réseau des relations
interpersonnelles au sein d'un groupe " (de Visscher, 1991, p. 113).
L'outil principal, mis au point par Moreno, en est le sociogramme : "diagramme
présentant symboliquement et schématiquement l'ensemble des choix et rejets
obtenus lors de l'application d'un test sociométrique " (ibid.).
Élaborer
un sociogramme, cela permet de mettre au jour le réseau d'affinités perçu
intuitivement. Un sociogramme se construit en faisant passer un questionnaire à
chaque membre du groupe, où il indique les personnes avec qui il aime
travailler et inversement. Ensuite, une mise à plat de tous les choix permet de
se rendre compte des choix et rejets réciproques, des oppositions (A choisit B
qui le rejette).
Le modèle
transactionnel. Le modèle
transactionnel développé au cours des
années 70 se centre sur la forme plutôt que sur contenu du signal. Les
concepts à l'origine de l'approche transactionnelle sont le locus of control (le sentiment de maîtrise),
le coping (processus d'ajustement) et l'évaluation cognitive. Les
termes de locus of control définissent "la tendance des
individus à attribuer les événements heureux ou malheureux de l'existence à
des causes internes ou externes". Les personnes ayant un locus of
control de type interne ont tendance à considérer que leurs échecs et réussites
dépendent d'elles et de leur travail. Alors que les personnes ayant un locus of
control de type externe ont moins l'impression d'avoir prise sur les événements.
Les réseaux dans lesquels sont susceptibles de s'inscrire les directeurs de Segpa sont des réseaux qui fonctionnent dans le système de l'Education nationale. On peut poser en hypothèse qu'une intention pédagogique les anime, créant un transfert ou une dévolution des compétences acquises par le directeur vers son équipe et vers les élèves de la section.
Gérard Mottet (1994) propose de définir une technologie éducative (TE) qui permettrait d'effectuer une rupture avec des pratiques conventionnelles. Il y a eu longtemps une confusion entre innovation technologique et innovation pédagogique. L'intégration des nouvelles technologies suppose tout un travail d'invention pédagogique. Les technologies modernes de l'information et de la communication sont susceptibles d'apporter aux enseignants de nouveaux outils pour favoriser les apprentissages des élèves (et nous supposons qu'en cela l'exemple du directeur de Segpa est déterminant). Mais il faut redéfinir le rapport entre les moyens et les objectifs de formation. Le système éducatif n'absorbera véritablement les technologies nouvelles qu'à condition de se renouveler. Cette logique de l'intégration transformatrice passe par plusieurs stades.
Le premier niveau est la technologie dans l'éducation, TE 1. Il s'agit d'introduire dans un contexte éducatif des moyens et des techniques d'enregistrement, de stockage, de traitement et de diffusion de l'information. Ce niveau de la technologie éducative a déjà une longue histoire. Dans les années soixante-dix l'audio-visuel avait fait une entrée massive à l'école. Les émissions de radio puis la télévision éducative ont aussi été expérimentées depuis longtemps.
La technologie de l'éducation, TE 2 : à ce niveau, la démarche consiste à analyser en vue d'améliorer le fonctionnement global d'un système d'enseignement ou de formation. Le but est d'accroître la cohérence et l'efficacité des ressources humaines et matérielles. On vise donc à appliquer une démarche technologique à l'éducation.
La technologie éducative TE 3 : c'est une nouvelle conception de l'action pédagogique. Vouloir intégrer les médias aux activités de la classe implique de concevoir la pédagogie en terme de médiation. Le savoir ne se transmet pas, il s'acquiert.
Lors des entretiens, il est apparu que les notions de pilotage et de réseau sont intimement liées : lors de sa prise de fonction, le directeur de Segpa doit être capable de piloter sa section : il s’agit d’accompagner les élèves dans leur vie de collégien et dans l’élaboration de leur projet professionnel ; il s’agit aussi de manager l’équipe enseignante, gérer les conditions de travail, régler les problèmes qui surviennent au jour le jour et élaborer une politique d’évolution de la structure (un projet pluriannuel qui est, de préférence, intégré dans le projet d’établissement).
Généralement il bénéficie du soutien des membres de l’équipe de direction sous la responsabilité du principal du collège. Existe-t-il pour autant un réseau interne dans l’établissement ?
Il bénéficie aussi du soutien de ses pairs, s’inscrivant ainsi dans un réseau plus ou moins formel constitué par les directeur de Segpa géographiquement proches.
Ces deux réseaux pourraient probablement bénéficier de l’intégration des nouvelles technologies. Qu’en est-il dans le quotidien ?
Les témoignages qui vont servir à construire ce chapitre ont été recueillis auprès des enseignants et des directeurs de Segpa de Loire Atlantique. Ce sont des personnes qui ne se définissent pas comme des experts en nouvelles technologies.
J’ai choisi de réaliser des entretiens dans trois Segpa de la banlieue nantaise qui accueillent des élèves ayant des caractéristiques socio-économiques similaires (milieu plutôt défavorisé), par contre les trois directeurs se différencient par leur ancienneté dans la profession et l’intérêt qu'ils éprouvent pour les nouvelles technologies.
Dans le tableau de synthèse à la fin de ce chapitre, j’ai codé l’intégration des outils informatiques dans la pratique professionnelle de la façon suivante :
+ utilisateur minimum des nouvelles technologies, traitement de texte uniquement.
++ personne susceptible d’utiliser le traitement de textes, le tableur grapheur et de naviguer sur Internet, mais ne le faisant pas très régulièrement
+++ Utilisateur chevronné, les nouvelles technologies sont intégrées à son environnement de travail.
Les entretiens réalisés sont du type semi directif, ils sont enregistrés.
Je me suis également entretenu avec des enseignants, j’ai fait en sorte d’obtenir les témoignages de représentants de chaque catégorie de professionnels concernés par l’enseignement en Segpa :
Un professeur de lycée professionnel (PLP) : il a une formation de plombier, il intervient dans le champ professionnel du bâtiment, il a fait toute sa carrière dans le même établissement
Un professeur de lycée et collège (PLC) : elle enseigne les sciences physiques, elle intervient dans la Segpa depuis dix ans, elle utilise volontiers la salle multimédia avec ses élèves en collaboration avec le professeur de mathématiques (PE spécialisé qui a choisi d'enseigner principalement les mathématiques).
Un professeur des écoles (PE) : enseignante nouvellement nommée, elle a effectué sa première année de travail dans une classe ordinaire puis a été affectée en Segpa, elle y effectue sa deuxième année, après des débuts difficiles elle envisage désormais de se présenter au CAPA-SH.
Tableau de synthèse des entretiens :
Lieu |
Statut |
Code |
Classe d’âge |
Intérêt pour les nouvelles technologies |
Segpa 1 |
directeur |
D1 |
40 – 45 ans |
+++ |
Segpa 1 |
PLP |
P1 |
50 – 55 ans |
++ |
Segpa 2 |
directrice |
D2 |
55 – 60 ans |
+ |
Segpa
2 |
PLC |
P2 |
40 – 45 ans |
+++ |
Segpa 3 |
Directeur |
D3 |
45 – 50 ans |
+ |
Segpa 2 |
PE |
P3 |
30 – 35 ans |
+++ |
La première définition
du terme pilotage renvoie au monde maritime . Piloter un navire, c’est le
guider dans les passages difficiles, à l’entrée des ports. L’idée de
passage difficile est évoquée par D1 mais en faisant le lien avec le pilotage
d’aéronef : « Le pilotage... J'aime bien l'expression pilotage,
parce que ça fait penser à l'aviation. Y a-t-il un pilote dans
l'avion ? pilotage ça va avec turbulences. Si on parle de pilotage, il
faut parler de turbulences. »
Le
pilote d’un avion ou d’une Segpa, doit anticiper, et pour le moins, gérer
des turbulences : des remises en
question, des moments de tension, divers dysfonctionnements, quelquefois des
conflits plus ou moins ouverts. Selon D3, il faut que le directeur de Segpa
donne un cap et le fait suivre : «
Pour maintenir le cap on essaie d'associer l'équipe, tous les membres de
l'équipe à ce cap, mais pour cela il y a une manière de faire qui est celle
de la stratégie concertée. »
D2 définit la
Segpa comme : « une structure qui doit permettre à des élèves en
situation d’échec de vaincre ces échecs. Le directeur doit solliciter l’équipe,
les parents, l’environnement pour que les élèves parviennent à obtenir ce
qui est prévu pour eux : une qualification de niveau V ; mais c’est
surtout en travaillant en prise directe avec les élèves qu’on peut espérer
arriver à quelque chose. »
Les relations entre
le directeur de Segpa et les élèves peuvent revêtir diverses formes.
Il y a d’une part les rencontres en tête-à-tête, D2 a institué une
rencontre individuelle, une fois par trimestre avec chacun des élèves. « Je
fais venir dans mon bureau chaque élève de chaque classe les uns après les
autres, je leur demande comment ça va, la discussion est informelle. C’est
lourd, mais comme ça je suis sûre de les voir tous. » Pour les rencontres collectives, il faut que le directeur
intervienne pendant un moment de classe, donc
en présence de l’enseignant. Cela ne pose pas de problème à D1 :
« Tous les matins, je fais moi-même
le tour des classes pas pour faire l’appel, mais pour prendre la température.
Je fais ça tous les jours et quand je ne le fais pas les gamins se demandent ce
qui se passe. Ils se demandent si je ne suis pas là, les gamins sont inquiets. »
Ce tour de classe semble bien perçu par les professeurs, ainsi P1 déclare
: « c'est bien que le directeur soit présent, qu’il passe dans les
classes. Les élèves voient qu'on travaille en équipe, ils savent qu'ils ne
peuvent pas faire n'importe quoi avec n'importe qui.
D3
a choisi d’adapter ses interventions : « Il m'arrive de revenir
dans les classes avec des groupes d'élèves, c'est ce que j'appelle l'aide
personnalisée, cela permet de décharger un enseignant, soit en techno, ça je
l'ai fait certaines années, soit en anglais. Je ne le fais que sur certaines périodes ;
je fais attention, ce n'est que du ponctuel et ne faut pas entrer dans une généralisation,
du systématique, il ne faut pas que les collègues croient que c'est un droit.
Mais ça permet de rester en contact avec les élèves. »
Dans ce témoignage
le directeur intervient auprès d’une classe pour seconder ou épauler un
enseignant. Les tâches sont imbriquées : l'intervention porte à la fois
sur le groupe d'élèves et sur l'enseignant. Il ne s'agit donc plus simplement
d’accompagner des élèves mais aussi de travailler avec un membre de l'équipe
enseignante.
Ce
qui apparaît comme étant le plus délicat à gérer de façon satisfaisante
pour les directeur de Segpa c’est l’organisation des réunions de synthèse,
le suivi des stages et l’hétérogénéité de l’équipe.
Les
réunions de synthèse et de coordination :
D2 pose le cadre général :
« Il y a aussi le problème des heures de synthèse, le principe qui
est imposé de façon plus ou moins formelle, c'est une heure et demie par IS et
deux heures par PLP partant du texte de 67, abrogé plus ou moins, qui disait
qu'il y avait une heure de synthèse pour tout le monde et une heure supplémentaire
pour les enseignants qui travaillent en quatrième troisième et pour les PLP.
Ce qui pose problème c'est que les PLC ne viennent jamais ; et puis est-ce
qu'on a vraiment besoin de travailler deux heures avec les PLP
et est une heure et demie avec les instits systématiquement. Est-ce
qu'on ne pourrait pas donner un peu de modularité ? » Appliquée
de façon rigide ce cadre ne convient pas forcément non plus aux professeurs.
P1 livre cet avis avec dépit : « Les réunions de synthèse sont d'un ennui
mortel, on vient, on s'assoit et on attend. »
Selon
les établissements, les stages en entreprise sont encadrés de façons assez
différentes. Dans chaque structure, les élèves de troisième effectuent
deux stages, le travail qui leur est demandé (s’investir dans la recherche du
stage, faire un compte-rendu écrit des activités, rédiger un rapport de
stage…) est assez comparable. Mais l’implication des professeurs est très
variable, D1 déclare avec une certaine résignation : « C’est vrai
qu'il y a longtemps que les stages se déroulent comme ça. C’est un
fonctionnement qu’on ne remet pas en question. »
D2
non plus n'est pas vraiment satisfait du déroulement de stage de ses élèves :
« avec les nouveaux cycles, on travaille beaucoup sur l’orientation des élèves
de troisième. J'essaye de faire comprendre aux collègues que notre façon de
faire n'est pas satisfaisante. » À cela P2 rétorque
: « maintenant il faudrait qu'on aille faire les visites en entreprise, pour
moi c'est un monde complètement étranger et je me demande bien ce que je vais
aller faire. »
D3 explique
comment il a fait évoluer ce qui est actuellement en place chez lui : « On
a pas mal tâtonné pour trouver une façon efficace de faire le suivi des
stages. Ce que nous avons mis en place c'est que chaque PLP est responsable d'un
stagiaire en premier et il est soutenu par un IS ou par un PLC, eux
interviennent en fonction du temps qu'ils passent dans chaque classe. Cela ne
marche pas mal mais il faut impérativement que chaque membre de l'équipe ait
une tâche bien définie et de préférence écrite. »
l’hétérogénéité
de l’équipe
André Philip[4] identifie trois fonctions qui sont imparties aux réseaux d’éducation et de formation : «A travers eux, il s’agit de mieux gérer les ressources humaines et matérielles d’un groupe d’établissements. (…) Une seconde fonction du réseau consiste à élargir et ouvrir l’offre de formation proposée aux élèves et à leurs familles dans une zone géographique déterminée. (…) Une autre fonction du réseau est de favoriser les interactions entre les personnels, en particulier entre les enseignants. Il incite à échanger les expériences, les informations et les documents et induit à terme des conduites innovantes.»
Dans le réseau interne de son établissement le directeur de Segpa est concerné par la gestion des ressources humaines et matérielles, un réseau de directeurs permet de favoriser les interactions et aussi de développer l’offre de formation dans un bassin.
Le directeur de
Segpa s’adresse à son équipe en son nom, mais aussi au nom de l’équipe de
direction[5].
Lors des entretiens, les relations entre le principal et le directeur de la
Segpa ont été décrites comme étant généralement sereines et constructives,
mais il arrive que certaines luttes d’influences apparaissent, c’est ce que
relate D1 : « Je constate
que cette année, comme il y a des jeunes collègues qui font fonction, il y a
des principaux qui en profitent pour récupérer certaines heures quand les collègues
n'ont pas leurs élèves dans les classes pour leur faire faire du soutien.
Donc ça se fait dans certains endroits. Moi je pense que quand il y a un pilote
dans l'avion ce n'est pas le principal c'est le directeur de la Segpa. A qui on
ne doit pas imposer une volonté, moi je suis très très pointilleux là-dessus.
On ne peut pas avoir deux pilotes ce n'est pas possible. »
Outre
la gestion du temps de travail des enseignants, les conflits peuvent porter sur
des aspects pédagogiques. D1 raconte : « Quand elle [la principale] est
arrivée là, elle voulait imposer les IDD à la Segpa, moi j'ai dit non, et
l’inspecteur d'académie lui a répondu qu'elle devait demander l'accord du
directeur. » On notera que le
directeur s'appuie sur la hiérarchie, dans la suite du propos, il se réfère
par la suite à son équipe et aux les textes réglementaires pour motiver son
refus : « Nous, on travaille depuis des années sur de compétences
transversales, donc les IDD n'apportent rien, et ce n'était pas le choix de l'équipe.
Mais c'est vrai, moi je rappelle toujours les textes, le directeur de Segpa est
le responsable de l'organisation pédagogique, on n'a pas à rendre compte au
principal en matière pédagogique. Sur le plan administratif il ne note pas les
instits, c'est encore la chasse gardée, on a des privilèges, on a une
autonomie, il faut les conserver. »
Pour ne pas développer des conflits de compétence et pour disposer d’un outil d’arbitrage, D3 propose d’utiliser la lettre de mission (évoquée dans le chapitre 1.1).
D'un point de vue moins administratif, le directeur de Segpa doit faire son possible pour entretenir la qualité des relations humaines et professionnelles à l'égard de tous les acteurs du collège et donc à l'égard des autres membres de l'équipe de direction et du chef d'établissement : «L'état de ces relations (une bonne entente principal /directeur de Segpa) semble constituer pour nombre de collègues (enseignants ou directeurs) une condition essentielle pour que des collaborations pédagogiques fructueuses puissent se mettre en place. »[6]
A l’issue d’une enquête sur l'intervention des PLC en Segpa, Philippe Botté[7] est arrivé à la conclusion suivante : «Le directeur de Segpa ne doit pas se recroqueviller sur la structure dont il a la responsabilité, son souci d'ouverture doit être constant. Il doit se donner les moyens d'amener le chef d'établissement à s'intéresser sincèrement au fonctionnement de celle-ci en invitant par exemple, à certains moments de concertation, de manière à bien montrer que la Segpa n'est pas un espace réservé où l'on se méfie des regards extérieurs. »
Les témoignages ne m’ont pas permis de recueillir des informations significatives concernant les relations avec le gestionnaire ou avec le principal adjoint : l'entente cordiale semble être la règle dans les trois établissements.
D3
travaille en étroite collaboration avec le CPE : «Quand
il y a des réunions de tous les délégués c’est intéressant de participer,
pas systématiquement mais assez souvent à ces réunions. Quand j’y vais avec
le CPE nous sommes deux adultes ;
ma présence libère un peu les élèves de la Segpa, ça les met en confiance
et les aide à s'exprimer face à leurs camarades.»
Finalement,
dans l’établissement, le réseau qui revêt le plus d'importance est le réseau
administratif : « Au début de l'année dernière j'avais une secrétaire
que j'ai perdue en cours d'année, c'était un contrat emploi-solidarité qui
est arrivé à échéance en février, après son départ j'ai fait glisser vers
l'administration tous les dossiers élèves et toutes les paperasseries qu'elle
gérait quand elle était présente. Je ne m'en porte que mieux. » C'est
l'opinion de D2, elle est partagée par D3 : « Par exemple il
faudrait faire admettre aux principaux qu'il n'y a pas lieu d’avoir un
classeur des dossiers élèves de la Segpa qui n’est pas situé au même
endroit que le classeur des dossiers élèves des autres élèves du collège ;
là, je suis en train de faire glisser le truc, l'année prochaine je n'aurais
plus de classeur, tout sera au secrétariat. J'aurais juste un listing
tiré en trois pages. Terminé. » ainsi que par D1 :
« Moi je suis plus à mon
niveau pour reporter le maximum de travail
vers l'administration générale du collège. Je pense qu'on aura tout à
y gagner en tant que directeur de Segpa, si nous avons tous une cohérence de
position pour faire avancer l'idée qu'on n'est pas facteur, pas femme de
ménage, pas secrétaire et ainsi de suite… On est vraiment un
personnel particulier dans le collège et notre première mission elle est
davantage éducative et pédagogique plutôt qu'administrative. »
Le
réseau des directeurs dans le département a connu diverses périodes avec des
modes de fonctionnement très différenciés. À travers les témoignages, on
peut identifier trois périodes : l’âge des pionniers, la rupture, la
reconstruction.
D1
explique comment le réseau fonctionnait à l'époque de l’âge des
pionniers : « Quand je
suis arrivé dans le département, j'ai eu la chance que le réseau existait
encore donc c'était effectivement impressionnant, impressionnant je pèse mes
mots, il y avait une expérience un savoir-faire, il y avait des compétences il
y avait des réunions régulières, qui se déroulaient, il y avait un ordre du
jour, qui était établi et suivi. C’est pas comme maintenant !»
Le réseau est reconnu par l'institution. Il y a des réunions organisées par
l'inspecteur AIS. Ces réunions sont efficaces : «Surtout ce qu'il y avait
de bien, à l'époque, c’est qu'il y avait des questions communes, que nous
avions les uns et les autres. Nous essayions d'apporter des réponses communes
alors que souvent on a les mêmes questions mais on essaie d'y répondre
individuellement. »
La machine
fonctionnait en prenant sans doute de plus en plus de libertés avec
l'institution : «Géographiquement il y avait le réseau nantais et le
réseau de Saint Nazaire, et de temps en temps les deux réseaux se réunissaient
mais c'était surtout le réseau nantais. Cela donnait une sacrée force par
rapport aux principaux quand nous disions c'est une décision du réseau, même
vis-à-vis de l'inspection académique, même vis-à-vis des chefs de services
au rectorat, ce n'était pas le directeur de Segpa de tel endroit qui parlait c'était
le réseau alors là il y avait un impact. »
Mais l'épreuve de force conduit à la rupture[8] : «Si l'IEN avait choisi de devenir le représentant du réseau, cela lui aurait donné un pouvoir formidable alors que finalement il a choisi de faire le jeu de l'administration contre les directeurs de Segpa (…)Pourquoi l'administration veut tout contrôler ?Il faudrait qu'elle se pose cette question là. » D2 atteste : «Il y a eu une époque où ça fonctionnait bien en réseau mais ce réseau était trop indépendant. Le fonctionnement de ce réseau faisait dire au rectorat et à l’inspection d’académie que les directeurs de Segpa fonctionnaient en francs-tireurs et qu’il devenait impossible de les contrôler, ils faisaient du travail administratif qui n'était pas de leur ressort. Donc l'inspecteur AIS a eu pour mission de recadrer les choses. Il s'est fâché à mort avec certains collègues, et c’est pour ça que pendant quelque temps les réunions ont été de véritables règlements de comptes. » cela a été constaté par les professeurs : « il y a trois ou quatre ans, les réunions pédagogiques, c’était n’importe quoi, il y en a qui poussaient le bouchon un peu loin. » (P1)
Peu à peu le réseau
entame sa reconstruction avec une période de purgatoire : «On
se voit moins souvent entre nous directeur que les principaux se voient entre
eux. Ils ont des occasions assez fréquentes de rencontres qui peuvent avoir
lieu sur un registre assez libre alors que nous on est
systématiquement dans un registre institutionnel avec l’inspecteur. »
(D2) et ce qui transparaissait dans les messages précédents est vérifié :
« il y a les réunions institutionnelles avec l’inspecteur, on ne
peut pas dire que ça n'apporte rien, sinon peut-être l'envie de ne pas y
venir. Mais heureusement, on va au restaurant, là on peut discuter. »(D1).
Peu à peu, se reconstitue un maillage : « Même
si de façon formelle les réseaux n'existent plus, nous continuons à avoir nos
réunions de travail. » (D3)
ou : «De ce que je connais de mon département d'origine, avec
ce que je vois se dessiner ici autour de moi (enfin je ne suis pas le centre
mais) dans mon environnement c'est quand même ce réseau informel qui
fonctionne le mieux. Qui est efficace. (…) c'est-à-dire que nous avons un réseau
de proximité, nous utilisons le téléphone, nous prenons des rendez-vous en
dehors, sans passer par l'inspecteur mais finalement en rendant compte. On
disait tout à l'heure que c'était un réseau de francs-tireurs mais on rend
compte quand les choses sont imminentes. »(D2)
De la crise une
nouvelle organisation s’est créée, avec dynamisme et dans le respect de la
hiérarchie. D3 compare cette organisation à un ensemble d’étoiles aux
branches enchevêtrées. Cela fonctionne, par exemple de la façon suivante :
« Donc concrètement comment ça se passe ? pour les élèves de
troisième j'appelle directement le directeur de l'EREA ou les collègues qui
ont des formations qualifiantes et puis on règle ça entre nous. Quand tout est
OK on informe la secrétaire de la CCSD et l’inspecteur. Depuis trois ans,
cela n’a jamais posé le moindre problème. » Ce témoignage de D2
est corrélé par D3 : «Par exemple avec la collègue de C***, elle a
un atelier de menuiserie qui ne sert pas. Moi j'ai un atelier de menuiserie qui
est en mauvais état. Le mardi après-midi je vais utiliser son atelier avec les
troisièmes. Pour les gamins c'est impeccable, on prend le tramway et on y
arrive directement.»
Cette succession
d’étapes me semble très caractéristique du fonctionnement d’un réseau en
lien ou contre la hiérarchie. « Un réseau ne se décrète pas. Il émerge
de la mise en relation d’un certain nombre de possibilités latentes[9]. »
la puissance du réseau va déterminer le mode d’intégration de nouveaux
membres, ainsi D1 arrivé dans le département à l’époque des pionniers
explique qu’il s’est senti : « d’entrée de jeu soutenu,
épaulé par mes collègues proches . » D2 arrivé plus récemment
raconte : « Quand je suis arrivé dans le département les
contacts se sont fait très vite par un réseau d'amis : par M. qui connaissait
L. Donc ça ne s'est pas fait par la voie officielle. Alors M. pourquoi ?
Parce que c'est le voisin de la sœur d'un copain qui habite en île de France. »
De même D 3 : « Ce que j'ai vécu moi en prenant mon
poste ? les collègues m'ont téléphoné
: " tu arrives, si tu as besoin n'hésite pas à faire appel à nous."
Dans le sud Loire il y a un réseau qui tourne parce que nos élèves passent
d'une Segpa à l'autre. »
« A l’examen des expériences en cours les réseaux impliquant les Segpa et les Erea paraissent un instrument efficace d’innovation pour les formations adaptées. Lors de leur mise en œuvre s’opère le passage d’un système fermé à un système ouvert, plus dynamique mais aussi plus complexe dans sa gestion. [10]» l’exemple du département montre bien la complexité qui peut être revêtue par une situation, Il peut y avoir des mises sous tension importantes mais peut-être est-ce une condition pour faire émerger un désir d’innovation.
Dans ce système déjà complexe, quel peut être l'intérêt d'intégrer des nouvelles technologies ? peut-on espérer qu'elles permettent un meilleur fonctionnement des établissements, une amélioration de l'efficacité des personnes ?
Quelle peut-être leur utilité dans les deux types de réseau décrits précédemment : le réseau interne (le réseau administratif des établissements puisque c'est celui que nous rencontrons généralement[11]) et le réseau des directeurs de Segpa. Les témoignages suivants vont montrer les obstacles qui se dressent quant on veut engager un processus d'innovation.
Les
collèges du département sont tous équipés depuis peu d’un réseau
administratif. Systématiquement le bureau du directeur de Segpa est relié
à ce réseau. Cela ne va pas sans poser problème : « Moi ce qui
me freine ce sont des problèmes techniques, je vais bientôt disposer d'un
ordinateur plus performant. J'espère que ma prise réseau va arrêter de tomber
en panne parce que pour l'instant ça ne fonctionne que quand l'entretien vient. »
explique D2, D1 éprouve aussi quelques difficultés : «On
utilise un logiciel de note qui est sur le réseau pédagogique, mais ce bâtiment
(la Segpa) n'est pas câblé sur le réseau pédagogique, il l’est uniquement
sur l’administratif et quand il le veut. Le défaut de fiabilité du matériel
fait que ça freine, je ne veux pas consacrer du temps à bidouiller à
recommencer cinquante fois la même choses à devoir aller au RAIP[12]
dans le centre de Nantes... »
Alors utiliser les nouvelles technologies pour consolider un réseau de directeurs ? « J’utilise un peu ma messagerie pour contacter quelques collègues, mais c’est plus pour envoyer des blagues que pour le boulot. Nous n'échangeons pas souvent de documents, l'an passé j'ai simplement utilisé un document transmis par e-mail. C'était la fiche d'orientation faite par le collègue de la Baule. Un truc remarquable mais c'est le seul truc. » (D3) « Peut-être que si on a un collègue qui s'attelle au truc, qui nous prépare, nous explique et nous construit un truc commun. Moi je ne verrai pas d'inconvénients à l'adopter et je crois que les collègues sont près à l'adopter. » Dans ces propos de D1, il apparaît que l’appropriation des nouvelles technologies est souhaitée, mais nécessite une formation et un encadrement, qui est envisagé dans la forme d’un échange de savoirs entre pairs.
Cela peut
s’organiser, D3 propose : « on peut créer un espace de
mutualisation, en commençant pas échanger nos adresses Internet, puis en
faisant un forum ou une liste de discussions et puis éventuellement on peut
faire un site Internet, il y a trois ans on avait commencé à faire quelque
chose comme ça mais il faudrait une envie de réactiver le truc. »
Mais la résistance reste active : « C’est
vrai que dans l'absolu se partager des systèmes d'organisation de classement...
Est-ce que c'est vraiment vraiment utile ? » D2
Les enseignants
experts qui ont entamé ce processus sont des personnes motivées, prêtes à un
investissement personnel important en termes de formation (le plus souvent sous
la forme d'une auto-formation). C’est grâce à l'acquisition d'une culture
technique et scientifique, qu’ils peuvent développer des usages
professionnels à partir des technologies disponibles. "La plupart des
innovations de type éducatif reposent, au niveau local sur les personnes et non
sur les technologies, même les projets portant sur des technologies lourdes
portent la marque profonde des agents qui s'en occupent ; au quotidien, les
problèmes sont analysés et les solutions appropriées sont souvent décidées
beaucoup moins en fonction de critères rationnels qu'en fonction des rapports
entre les personnes."[14]
Les rencontres avec des directeurs de Segpa qui sont fortement impliqués dans l'usage des nouvelles technologies se sont faites grâce à un réseau de relations. Il s'est constitué à partir des échanges que nous avons eu sur les listes de diffusion et par des messages individuels qui ont suivi ces premières prises de contacts. Nous avons eu l'occasion de nous rencontrer lors de diverses manifestations : salon de l'éducation , salon des technologies innovantes…
Les listes de
diffusion
Des données utiles ont pu être recueillies sur les listes de diffusion et les forums concernées par le travail des directeurs de Segpa.
Une observation
participante
Dans le cadre de la formation au Cnefei, j’ai voulu observer comment les stagiaires s’approprient divers supports pour communiquer. J’ai participé à l’élaboration de deux outils :
une liste de
diffusion : http://fr.groups.yahoo.com/ddeeas
et un site internet : http://ddeeas.free.fr
E1 est directeur depuis cinq ans et travaille depuis deux ans dans la même Segpa qui fait partie d'un collège classé en ZEP situé dans la banlieue ouvrière d'une grande ville.
Quand il était professeur des écoles spécialisé, il était personne ressource informatique de son établissement, il a pensé un temps devenir formateur TICE au CRDP, finalement il a choisi de faire évoluer sa carrière vers le corps de personnel de direction. Il souhaite devenir proviseur adjoint en LP.
Dans la Segpa qu'il dirige, la communication fonctionnait de façon traditionnelle : tableau dans la salle de réunion, classeur avec les courriers importants et réunions de synthèse et de coordination.
L'organisation d'une sortie scolaire l'an passé lui a fait prendre conscience de la fragilité et du manque d'efficacité de ce système.
Le
directeur est à l'origine de l'idée de cette sortie, il trouvait que la Segpa
fonctionnait en "ronronnant" : pas beaucoup d'ouverture sur l'extérieur,
pas d'action innovante. Pour organiser la sortie, il fallait convaincre
plusieurs enseignants : directement ceux qui interviennent à la Segpa et avec
l’appui du principal ceux qui travaillent dans les classes banales. Il a été
choisi de faire un voyage au Mémorial de Caen avec les élèves de troisième
de Segpa et les élèves de troisième des classes banales. Le Mémorial est un
support riche qui permet de travailler le
programme d’histoire de ce niveau. Pour persuader l'équipe du bien fondé de
ce choix, le directeur a mis en avant plusieurs arguments :
Il
y a eu des résistances qui étaient liées à la peur de mettre en place une
action innovante et surtout à une méconnaissance des partenaires : les
personnes peuvent être très lointaines tout en travaillant dans le même établissement.
Développer et améliorer la communication devait permettre d'aller contre cet
état de fait.
Pour
organiser la sortie, le moyen le plus immédiat était l’information orale,
lors des réunions de synthèse et, de façon informelle, dans la salle des
professeurs. Un dossier papier a aussi été constitué.
Le
collège dispose d'une architecture informatique évoluée, il y a une salle
multimédia et des postes
disposés dans les diverses salles de classes ( surtout celles ou est
dispensé un enseignement scientifique). Tous ces postes sont en réseau et
peuvent être connectés à Internet. Un professeur de technologie, qui est
personne ressource TICE alimente et fait vivre un Intranet qui est constitué
par des pages qui s'affichent au démarrage des ordinateurs.
Pour
mettre à disposition les informations disponibles, E1 a créé un dossier
« sortie à Caen » dans l’Intranet pédagogique du collège.
Ce dossier contenant l’ensemble des informations sur la mise en place du
voyage avec des liens vers les sites Internet peut aider les enseignants à
constituer leurs supports pédagogiques.
Il
a fallu retravailler les documents proposés par le service pédagogique du Mémorial
car les livrets qui servent de support à la visite sont beaucoup trop complexes
pour les élèves de Segpa. Il y a eu une collaboration efficace qui s’est
mise en place entre les PLC et le PE enseignant l’histoire géographie en
troisième Segpa : finalement un document unique a été élaboré pour
l’ensemble des élèves.
Ce
dossier contient les outils pour l’organisation de la journée : visite
des plages de débarquement et du cimetière militaire américain.
Mais
les enseignants n'avaient pas le réflexe de visiter régulièrement l'Intranet,
le directeur s'est vite rendu compte que les informations diffusées n'étaient
pas réellement prises en compte par les enseignants.
Pour que tous soient tenus au courant, E1 donnait une information régulière sur les mises à jour dans la lettre d’information de la Segpa. Comme il n’existait pas de système d’information élaboré dans l’établissement, il s'est inspiré d’un modèle utilisé par le Principal adjoint du collège où il travaillait précédemment pour produire cette lettre d’information. Elle est diffusée à l’équipe, à l’administration et à la Vie scolaire (20 exemplaires) et aussi aux professeurs concernés par des actions communes Segpa-collège. Cette lettre d'information a été crée pour lutter contre des dysfonctionnements de la communication.
Son
prédécesseur avait accepté (ou plutôt, il s’était résolu à accepter) le
fonctionnement en vase clos de la Segpa, outre le fait qu’il n’y a pas
d’actions en commun, les enseignants de la Segpa ne fréquentaient pas la
salle des professeurs. En essayant de bâtir une activité concernant en même
temps des classes de la Segpa et des classes banales, des dysfonctionnements
concernant l’intégration de la Segpa dans le collège sont apparus : certains
PLC intervenants à la Segpa véhiculaient une image très négative de la
structure et des élèves auprès de leurs collègues. Cela a eu pour effet
d’entraîner la défection de deux professeurs qui avaient d’abord paru
enthousiastes pour participer à la sortie.
C’était
deux mois avant la date prévue, le voyage semblait fortement compromis. Plutôt
que de se résigner à accepter cet échec le directeur de la Segpa et le
principal du collège ont travaillé avec pour recréer des liens. Leurs
interventions ont consisté à revaloriser l'image de marque de la Segpa, les
nouvelles technologies ont eu une part importante dans ces actions :
La
sortie et l'utilisation des ateliers dans le cadres des IDD ont fait l'objet de
reportages qui ont été publiés dans le journal scolaire et sur le site
Intranet. Ces actions ont été valorisées dans la lettre d’information
l’image de marque des élèves de la Segpa a pu être restaurée. Il a été
finalement possible de réaliser la sortie.
A l’origine la lettre d’information était hebdomadaire et existait uniquement sous forme papier. Une périodicité de deux semaines a été jugée par la suite suffisante, le directeur n’avait pas toujours suffisamment d’informations chaque semaine et ne disposait pas systématique du temps nécessaire pour constituer un contenu correct.
En général les informations qui y figurent sont :
La lettre d’information permet de publier régulièrement l’état des sanctions disciplinaires, de montrer qu’il existe un réel suivi des sanctions et que les décisions des enseignants sont relayées par la Vie Scolaire et finalement de constater que le fait de punir moins, à condition que les enseignants contrôlent fermement les transgressions, ne nuit pas à la qualité de l’ambiance de classe.
Jusqu’aux vacances de février ce courrier était uniquement sous forme papier. Une édition électronique a été ensuite proposée. Techniquement cela ne pose pas de problème majeur pour la mise en œuvre puisque les informations sont déjà numérisées.
D1 a cherché à mettre en place un secrétariat virtuel pour permettre l'accès à une liste de diffusion.
Pour s'assurer du rôle fédérateur d'un tel outillage, il faut instaurer l'utilisation de la messagerie comme vecteur officiel des différentes informations ou communications entre les membres de l’équipe.
Il est d'abord indispensable que chacun dispose d’une adresse électronique. Il est évident que l’on ne s’équipe que si l’investissement paraît utile.
Et si on n'a pas d'ordinateur ?
A une époque il y avait une secrétaire qui travaillait pour la Segpa, son contrat CES est arrivé à expiration et n'a pas été renouvelé. La salle qu'elle utilisait est devenue le secrétariat virtuel[15]. Comme il y a là un ordinateur relié à Internet, des raccourcis vers les adresses e-mail professionnelles des enseignants[16] ont été installés sur le bureau. L’intérêt immédiat c’est de pouvoir travailler indifféremment dans l’établissement ou au domicile sur un même document.
Un lien vers le logiciel de notation (Campus) permet aussi de délocaliser les saisies. Cela est bien pratique quand les dates de conseils de classes approchent. Ce système permet aussi de transmettre directement les informations reçues, notamment de l’Inspection Académique et du rectorat.
L’avantage pour les lecteurs c’est qu’ils disposent de liens actifs et qu’ils peuvent réagir aux informations en envoyant un message électronique à partir de leur boite aux lettres électronique où ils sont déjà puisque c’est de là qu’ils lisent la lettre.
Quand ce format a été mis en place E1 a supprimé les casiers qui étaient dans cette salle de secrétariat[17]. Les exemplaires papier étaient distribués dans les casiers de la salle des profs, la lecture de la version numérisée pouvant être faite sur l’ordinateur de la Segpa. Cette décision a été difficile à faire admettre, les enseignants de la Segpa ayant l’habitude de rester dans leurs murs, ils ont montré beaucoup de réticence à accepter de parcourir régulièrement la centaine de mètres qui sépare les deux espaces.
A l’usage E1 a obtenu une plus grande circulation des enseignants dans le collège, mais parmi ses lecteurs (20) seulement sept préfèrent le format électronique à la forme papier et il n'a que très rarement des retours par courrier électronique.
Cette action montre la mise en place d'un système de communication électronique, il se développera si chaque usager potentiel veut bien s'y intéresser et si l'offre de ce système est suffisamment séduisante. Dans le cadre du collège, on peut développer des annuaires, un agenda partagé et des formulaires électroniques.
Les annuaires. Les logiciels de messagerie
fonctionnent avec un annuaire perfectionné. Il peut être à la fois annuaire
interne au collège, mais il peut également servir d'annuaire externe.
L'agenda partagé. La gestion des agendas partagés est une fonction plus récente que l'usage de la messagerie comme outil de communication.
Or cette nouvelle fonctionnalité consistant à partager ses agendas informatiques entre plusieurs personnes est très pratique, par exemple : combien de fois se retrouve-t-on dans la situation de vouloir fixer une date de réunion sans pouvoir le faire car un des participants n'est pas présent et ne peut donner ses disponibilités.
"C’est particulièrement un casse-tête quand plusieurs collègues travaillent à temps partiel. L’équipe n’est au complet que pendant les réunions de synthèses, s’il faut organiser une rencontre exceptionnelle, comme par exemple une équipe éducative, c’est très difficile de contacter tout le monde. J’y perds un temps fou. " (D3)
Quand il est partagé, l'agenda joue plusieurs rôles :
On voit donc ici que l'objectif majeur de l'usage de l'agenda électronique n'est pas pour une fin personnelle, mais bien pour une fin collective. Gérer un agenda papier peut s'avérer tout aussi efficace si cela est fait uniquement à titre personnel. Dans le cadre de la Segpa cet outil peut aider à assouplir le fonctionnement et l'organisation des réunions de coordination et de synthèse : on peut organiser des réunions thématiques qui concernent différentes personnes à différents moments.
Les formulaires électroniques. Il s'agit de remplacer tous les formulaires administratifs qui sont utilisés sous des formats papiers par des formulaires électroniques[19].
En plus d'avoir une représentation informatique des formulaires et d'en permettre donc une saisie guidée sur ordinateur, une gestion de formulaires électroniques va permettre également d'en assurer le suivi à travers une automatisation des processus de validation. Dans le cas par exemple d'une demande de sortie scolaire, une fois le formulaire rempli par l’enseignant organisateur de la sortie, il doit être validé par le Principal du collège. Dans le cadre d'une gestion informatisée, il est alors tout à fait possible, dès la fin de la saisie du formulaire, de le communiquer immédiatement par le biais de la messagerie au Principal[20], qui recevra ainsi dans sa boite aux lettres l'ensemble des demandes de son personnel devant être validées. Et de même, lors de la validation (positive ou négative), l'émetteur initial de la demande pourra immédiatement être prévenu de la réponse du Principal.
L'utilisation des formulaires électroniques va donc permettre de canaliser une information qui est en général plutôt dispersée, qui représente un nombre de manipulations manuelles importantes, qui n'est pas à proprement parler un travail particulièrement gratifiant mais plutôt perçu comme une perte de temps, bien qu'il soit nécessaire à la bonne marche de l’établissement.
Pour élaborer cette partie, je vais m'appuyer sur les témoignages de E2 et de E3.
L'intérêt de ces deux directeurs réside principalement dans leur action dans la création et le développement de réseaux nationaux. Ils sont à l'origine des listes de diffusion et des sites qui vont être étudiés. On regardera aussi le fonctionnement de la liste et du site "DDEEAS" qui existent depuis le début de cette année scolaire.
E2 enseigne depuis le début des années 80. il a très vite été intéressé par les nouvelles pédagogies, il a milité pour la Pédagogie Institutionnelle et pour la Pédagogie Freinet. Il a pratiqué la correspondance scolaire régulièrement et en faisant en sorte que cela constitue un élément central des apprentissages de ses élèves. Cette correspondance a suivi les avancées des technologies : il est passé du papier au minitel et du minitel à la messagerie via Internet. Il est directeur de Segpa depuis cinq ans et déplore que les enseignants de son équipe ne partagent pas tout à fait son enthousiasme pour ses conceptions de la pédagogie.
Comme c'est un pratiquant de la première heure des nouvelles technologies, il a appris à "bricoler" ses ordinateurs successifs, il a acquis une expertise technique remarquable tant au niveau matériel que logiciel, il est très impliqué dans le développement et la diffusion des logiciels libres pour un usage éducatif (Linux, Open source).
E3 a été instituteur, instituteur spécialisé puis conseiller pédagogique avant de devenir directeur de Segpa. Il s'était spécialisé dans l'enseignement de la technologie et des sciences en général. Il a été un militant convaincu de l'opération "la main à la pâte". Il a pensé à une époque orienter sa carrière vers l'enseignement supérieur, il a poursuivi ses études universitaires jusqu'à un DEA en sciences de l'éducation dans le domaine de la didactique des sciences.
E2 et E3 ont fréquenté le Cnefei à des moments différents. Ils ont tous deux considéré que cette année de formation était bénéfique pour acquérir les compétences nécessaires pour exercer leur fonction de directeur ; de plus elle leur a aussi permis de rencontrer et de tisser des liens avec des collègues répartis sur l'ensemble du territoire. Grâce à cela, ils ont pu constituer des carnets d'adresses nationaux.
En ce qui me concerne, j'avais dans l'esprit de travailler la question des nouvelles technologies pendant mon année de stage au Cnefei. Pour obtenir des informations utiles à l'élaboration de ce mémoire, j'ai participé à la mise en œuvre de dispositifs dont les différentes étapes sont jalonnées par les dates suivantes :
Septembre 2003 :
C’est le début du travail en groupe, le séminaire de mémoire se prête particulièrement à des échanges, je propose des envois groupés de nos travaux.
Le groupe compte 7 stagiaires, tous ont utilisé leur messagerie (la dynamique a incité certains à créer une adresse électronique pour l’occasion). Dans le stricte cadre de l’envoi des projets de mémoires 18 messages ont été envoyés au groupe, chaque stagiaire a envoyé entre 1 et 4 messages.
Octobre 2003 :
Mise en place d’une liste de diffusion. En utilisant les service de Yahoo group, je crée la liste « ddeeas », pour en assurer la promotion je fabrique un diaporama et je demande à un des enseignants coordinateur de la formation l’autorisation de le projeter en amphithéâtre. Je suis reçu fraîchement : on m’explique que l’antépénultième promotion avait créé un site Internet et y avait diffusé des notes de cours sans en référer aux professeurs ni aux conférenciers ; il s’est avéré que ces notes était quelquefois peu conformes à ce qui avait été dit en cours et cela avait profondément déplu. Il m’est donc demandé de rédiger une charte d’utilisation avant de poursuivre cette initiative.
J’expose la situation à quelques collègues. Nous choisissons de mettre en place un outil fonctionnel qui pourra être expérimenté avant de diffuser une charte.
Pendant les vacances de la Toussaint, je fabrique les premières pages et je mets en ligne le site http://ddeeas.free.fr
Novembre 2003
Le site commence à être visité et des documents me sont proposés pour être mis en ligne, la charte est rédigée et présentée aux coordonnateurs de la formation.
Mars 2004
A partir de novembre le site est régulièrement alimenté mais, pour des raisons techniques, le fournisseur d'accès ne met pas à disposition les statistiques de fréquentation du site, c'est chose faite au mois de mars.
Plusieurs forums, listes de diffusion, lettres d'informations et sites Internet permettent aux directeurs de Segpa de communiquer ensemble et de mutualiser des informations.
Il y a deux types de supports :
Un forum[21] est un lieu de discussion, conçu pour que l'ensemble des acteurs d'un domaine (un projet, un Service, un groupe social, etc.) puisse lancer des thèmes de discussion et les alimenter par l'apport de contributions personnelles à ce thème. Ces contributions personnelles sont apportées sous forme de réponses aux autres contributions du thème sélectionné.
On obtient ainsi une arborescence des contributions des différentes personnes sur un thème donné, permettant de recueillir et consulter rapidement les différents avis sur la question débattue.
L'intérêt essentiel réside dans le fait qu'il n'est pas nécessaire que l'ensemble des personnes soit présent pour pouvoir aborder un point particulier de discussion. Le forum est construit sur le même principe que la messagerie (communication asynchrone d'une personne vers un ou plusieurs destinataires), mais à la différence que la contribution n'est pas envoyée à une personne déterminée[22], mais qu'elle est déposée dans un lieu "public", au regard de tous, et qu'en l’occurrence tous les membres du groupe peuvent également y répondre et y faire leurs commentaires.
Pour les directeur de Segpa, il existe à l’heure actuelle deux forums : "Groupeproais" et "Directeurdesegpa".
Analyses de ces forums :
directeursdesegpa
:
|
Janvier |
Février |
Mars |
Avril |
Mai |
Juin |
Juillet |
Août |
Septembre |
Octobre |
Novembre |
Décembre |
2002 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
28 |
12 |
2003 |
48 |
27 |
40 |
62 |
129 |
62 |
3 |
14 |
43 |
35 |
43 |
27 |
2004 |
29 |
47 |
32 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ce qui peut être représenté par l'histogramme suivant :
Groupeproais
:
|
Janvier |
Février |
Mars |
Avril |
Mai |
Juin |
Juillet |
Août |
Septembre |
Octobre |
Novembre |
Décembre |
2002 |
|
|
|
|
|
16 |
29 |
40 |
120 |
67 |
39 |
61 |
2003 |
56 |
57 |
46 |
21 |
108 |
77 |
9 |
16 |
40 |
45 |
72 |
9 |
2004 |
22 |
31 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Histogramme :
Les thèmes des messages
Les 980 messages de la liste groupeproais ont été regroupés dans un nombre limité de rubriques en fonction du contenu. Les thèmes qui reviennent le plus fréquemment sont donnés par le tableau suivant :
catégorie |
Contenu
du message : |
Nombre
de messages |
pourcentage |
A |
La fonction de direction |
262 |
26,7 |
B |
La technologie éducative |
123 |
12,6 |
C |
Questions d'enseignement |
89 |
9,1 |
D |
fonctionnement de la liste |
142 |
14,5 |
E |
évaluation |
132 |
13,5 |
F |
divers |
232 |
23,7 |
TOTAL |
980 |
100 |
Ces forums sont des initiatives personnelles qui se basent sur la bonne volonté des modérateurs et des inscrits pour en assurer le fonctionnement. Il n’existe pas de relais institutionnel. L'an dernier, il y avait un espace forum sur le site du Cnefei[26] qui se répartissait entre un forum général et deux forums thématiques. L'avantage de cet espace, c'était qu'à l'issue de chaque discussion, une synthèse de clôture, en s'y référant, on pouvait prendre rapidement connaissance des éléments importants de la discussion.
La rédaction d'une synthèse demande du temps, les directeurs de Segpa n'en disposent pas nécessairement de façon suffisante pour ce type d'activité.
E1 utilise une lettre d'information interne, il en existe aussi qui sont destinées aux directeur de Segpa.
A partir d’une liste de diffusion il est possible d’éditer une lettre d'information à parution régulière, les abonnés recevront cette lettre directement dans leur boîte e-mail.
Il existe une lettre d’information qui s’appelle lettre-de-l-AIS, elle est destinée aux personnes concernées par l'adaptation et l'intégration scolaire. Depuis septembre 2001 Jean-charles Wiart, secrétaire de CCPE, a constitué une équipe qui rédige chaque mois ou presque une lettre d’information. La partie consacrée aux Segpa est prise en charge par Xavier Pionnier qui est PE et personne ressource TICE dans la Somme. Il y a actuellement 808 personnes qui reçoivent cette lettre.
Quatre sites concernent directement les directeur de Segpa :
http://burn-out2000.ifrance.com/burn-out2000/ il annonce 8 465 visites, hébergé par i-france il a l'énorme désavantage de générer des messages de publicité à chaque changement de page. Il contient de nombreux documents concernant la formation des directeurs, il sert aussi de support et de vitrine à une association. L'intitulé laisse un peu songeur : Burn-out est en effet connoté de façon plutôt négative.
http://aisnet.free.fr/index.htm le site a été crée le 31 août 2000, il est un peu en déshérence car la dernière mise à jour est annoncée à la date du 10 décembre 2002, il affiche 10 964 visites. Comme burn-out, il contient essentiellement des informations concernant la préparation du DDEEAS.
http://aisnet.lautrenet/index.htm c'est une évolution du site précédant. Il est davantage consacré à la gestion quotidienne des Segpa (livret d'évaluation, suivi des stages en entreprise…) il est alimenté par plusieurs personnes qui échangent sur le forum segpa-diffusion.
http://ddeeas.free.fr ce site est construit autour de trois thématiques :
Les données permettant de mesurer la fréquentation ne sont disponibles que depuis mars. Pour ce mois nous avons 442 visites ce qui représente1969 pages consultées, la page d'accueil a été ouverte 378 fois, les autres visites se répartissent de la façon suivante :
|
documents |
bistrot |
|
Nombre de pages |
856 |
489 |
243 |
pourcentage |
54 % |
31 % |
15 % |
N'ayant effectué aucune démarche pour assurer la promotion du site et nous adressant à un public relativement ciblé, la fréquentation nous semble très honorable. Il y a 24 stagiaires qui ont contribué à la fabrication, c'est à dire 25 % de la promotion.
Grâce à la mise
en réseau des ordinateurs, il est possible de travailler ensemble, en même
temps ou à différents moments sur un même projet sans être physiquement
proche. Les champs d'application du travail coopératif assisté par ordinateur
sont très nombreux. En effet, sous la dénomination "travail coopératif",
on peut regrouper toutes les activités humaines faisant intervenir plusieurs
personnes, simultanément ou non. Il s'agit de réaliser une tâche
collaborative à partir de divers postes de travail ou depuis des installations
spécialisées (salle multimédia).
Pour désigner ces activités il a été envisagé d’utiliser le terme collectique : Utilisation de logiciels permettant de travailler collectivement, en groupe. Mais les termes techniques ne sont pas encore figés. Dans la littérature anglo-saxonne on parle de groupware, c’est le terme qui est le plus souvent utilisé dans les articles rédigés en français, quelquefois il est traduit par collecticiel défini ainsi :
« Le collecticiel désigne la classe de logiciels prévus pour être exploités par plusieurs utilisateurs en même temps, sur un même projet - logiciel de travail en groupe. Façon de travailler, basée sur les relations entre les membres d'un groupe (reliés par un réseau). Syn. officiel : « collectique » (Afcet). Autre syn. jamais employé : synergiciel (BO (Bulletin Officiel)). »[27]
Les collecticiels doivent ainsi permettre à plusieurs utilisateurs de collaborer dans des espaces partagés explicites. Les outils utilisés par ces systèmes permettent d’améliorer grandement le travail coopératif entre les différents membres d’une même équipe (donc à l’intérieur d’une Segpa) ou entre les membres d’équipes différentes ayant des informations à partager (entre différentes Segpa). Plusieurs outils apparus au cours des dernières années gagnent peu à peu leur place et permettent de développer des "réseaux humains et technologiques" de façon aisée et efficace.
Dans les établissements scolaires il est possible de faire fonctionner un intranet. Entre les établissements et plus précisément pour ce qui est étudié ici, entre les directeurs de Segpa, on peut choisir d’utiliser des logiciels qui permettent faire fonctionner un collecticiel[28]
Le collecticiel met à disposition des utilisateurs des espaces de collaboration et d'échange au travers de logiciels qui, de façon transparente, s'appuient sur l'architecture Internet et donc ne nécessitent aucun savoir-faire technique.
Le logiciel Groove[29] est un produit anglo-saxon (Groove Network, Inc.). Ce produit de travail collectif s'appuie sur la communication synchrone et la base d'information partagée Il propose à l'utilisateur de créer des espaces composés d'un ensemble d'outils dont la base est le « chat ». Autour de ce « chat » on trouve un gestionnaire de calendrier, des forums, des espaces de partage de fichiers textes programmes ou images, du dessin partagé et la navigation sur Internet. Toutes ces activités peuvent être exercées en mode synchronisé au sein d'un groupe de travail ou en mode désynchronisé si la communication est interrompue en attendant la reconnexion.
Le logiciel Kanari[30] est un produit international qui se présente ainsi : "Kanari est le premier logiciel de messagerie de communautés Internet". Il propose à l'utilisateur de créer des "espaces" autour de trois éléments essentiels : la messagerie, le forum et la base d'information. Il ne fonctionne qu'en mode asynchrone et ne suppose donc pas la présence simultanée des participants pour que la communauté vive. Le logiciel dont l'interface est dans la langue que l'utilisateur choisit à l'installation est très facile à prendre en main et devient vite évident techniquement pour les utilisateurs habitués à l'usage d'un logiciel de messagerie.
Grâce à ces outils on peut partager des dossiers, une bibliothèque ou une base de données.
Un système d'information bâti autour d'un intranet collaboratif permet de partager des dossiers entre les Segpa. Les informations de suivi permettent à tout moment de savoir où on en est sur un projet, si tout se passe comme prévu, sur quels points particulier il faut concentrer ses efforts, faut-il activer des alarmes, etc.
Les outils informatiques modernes, orientés vers le travail de groupe ou vers la gestion d'informations documentaires, permettent de créer des bases de données recensant à tout moment les données numériques et textuelles relatives à un projet. De telles bases de données permettent de gérer par exemple les tâches, les comptes-rendus, les actions, les décisions, etc. Toutes ces informations, dès qu'elles sont introduites dans la base de données sont disponibles à tous les membres de l'équipe. Ainsi l'information circule immédiatement de sa source vers tous les acteurs du projet, et les problèmes de rétention d'information s'estompent progressivement.
Ces bases de données permettent de mieux communiquer : toute l'information est consignée dans un espace de stockage partagé. Elle est donc à la disposition de tous. Il n'y a donc plus de barrage pour la faire circuler. Elle ne peut être déformée par une transmission orale plus ou moins fidèle, etc. elles permettent aussi de maîtriser l'information : les flux d’informations sont ainsi structurés, ordonnés, canalisés dans une direction définie par l’équipe et directement réutilisable sur chacun des projets menés. Elles permettent enfin de capitaliser les connaissance : c'est l'étape ultime, celle qui permet de consolider le savoir, de bénéficier de l'expérience acquise sur un projet, qu'il ait réussi ou échoué, et pouvoir se donner plus de chances de réussir sur de nouveaux projets. C'est également la possibilité de consolider la connaissance acquise par les différents participants de l'équipe, et de capitaliser ces informations au sein de bases de connaissances réutilisables, ceci en dépit du turn-over quelquefois élevé des équipes.
Les bases de gestion de documents ont pour vocation de remplacer les espaces de stockage de fichiers que l'on trouve habituellement de façon disparate sur les disques durs des ordinateurs. On a généralement des difficultés pour retrouver une information car :
Il existe deux solutions pour lutter contre cela : la première consiste à mettre en place tout simplement un moteur de recherche qui indexe le contenu des fichiers d'une arborescence, et qui permet donc ensuite de retrouver un de ces fichiers en interrogeant le système sur un ou plusieurs mots qui y apparaissent. La deuxième consiste à utiliser un véritable outil de document management, prenant en charge le stockage, la désignation, l'indexation et la recherche des documents. C'est un axe majeur de développement du système d'information moderne, car la plupart des informations produites le sont à travers les fichiers bureautiques qui sont créés. Il faut donc être capable de gérer cette information aussi bien pendant qu'elle est produite, que lors de son archivage afin de la retrouver aisément.
Nous abordons ici la gestion de l'information à long terme. Il s'agit de tirer profit des informations et des connaissances accumulées au fil des projets, afin que les différents acteurs puissent profiter au maximum des expériences accumulées par leurs collègues ou prédécesseurs, et cela dans l'objectif de gagner du temps dans le développement des affaires, de réussir les nouveaux projets, et de se retrouver en meilleure situation face à la concurrence.
Les bases de suivi et de reporting ont pour objectif la gestion de l'information quotidienne ou à court terme. Les bases de connaissances ont pour objectif la capitalisation de l'information.
L'écran de l'ordinateur est l'objet qui représente en bout de course les nouvelles technologies. Quelle place cet écran peut-il prendre dans le bureau du directeur de Segpa ?
Il y a un risque : ce peut être l'écran qui sépare. Celui du directeur technicien qui se réfugierait dans les nouvelles technologies pour manager sa section, mettant de la distance dans ce qui est fondamental : les relations humaines.
Mais ce peut être l'écran qui rapproche, un peu comme l'écran sur lequel on projette un film dans une salle de cinéma : on va voir un film avec des amis puis on en discute.
Sur l'écran du directeur de Segpa peuvent défiler énormément d'informations. Mais est-ce que ces informations permettent réellement de construire du savoir ?
Il y a des différences essentielles de statut qui séparent trois notions, proches dans le sens commun : l'information, le savoir, la connaissance : pour JP. Astolfi (1992 p. 71) : Les informations sont des données extérieures au sujet, tandis que, les connaissances sont consubstantielles à l'individu et à son histoire : la connaissance est le résultat intériorisé de l'expérience individuelle de chacun ; elle reste globalement intransmissible dans la mesure où il n'existe pas de langage possible pour en exprimer la globalité.
La connaissance se construit et se confond avec l'identité de la personne. Connaître c'est naître avec. Elle est donc exclusivement personnelle.
Le savoir se construit par la rencontre entre l'information et la connaissance. Il est une propriété personnelle (et une construction collective), un avoir tandis que la connaissance demeure de l'ordre de l'être. Le savoir est constitué d'informations mises en relation entre elles, celle-ci étant aussi en relation avec la personne.
Par le biais des nouvelles technologies deux savoirs concernant le directeur de Segpa peuvent être renforcés : savoir piloter la Segpa et savoir utiliser les outils de l'information et de la communication.
C'est un savoir qui s'acquiert par l'expérience personnelle et par les échanges avec les pairs. Les nouvelles technologies permettent d'amplifier les réseaux dans lesquels peuvent s'inscrire les directeur de Segpa. Pour mutualiser les informations disponible, nos sites et forums ont besoin d’une architecture performante permettant un accès aisé. Ce sera le cas si nous parvenons à créer un collecticiel.
Même si les directeurs sont pour l'instant peu intéressés par les nouvelles technologies, le développement du site http://ddeeas.free.fr dans lequel s'investissent au moins le cinquième de la promotion des stagiaires actuels est un indicateur d’une évolution positive.
Une bonne maîtrise de nouvelles technologies a un impact très favorable sur la fonction de directeur : l’image de marque de la Segpa dans le collège et auprès de ses partenaires sera améliorée si elle peut afficher un aspect légèrement « high-tech » ; les nouvelles technologies peuvent aider à professionnaliser les relations –en termes de management- entre le directeur et l’équipe du personnel (Genelot 2001); et, si les nouvelles technologies sont très présentes dans la Segpa, les collégiens seront naturellement sensibilisés à leur usage. Préparer et réussir le B2I peut constituer un levier pour retrouver le chemin de la réussite.
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AIS |
Adaptation et intégration scolaires |
C.A.P.S.A.I.S. |
Certificat d'Aptitude aux Actions Pédagogiques Spécialiséesd'Adaptation et d'Intégration Scolaires. |
C.N.E.F.E.I
|
Centre national d'études et de formation pour l'enfance inadaptée |
D.D.E.E.A.S. |
Diplôme de Directeur d'Établissement d'Éducation Adaptée ou Spécialisée. |
PLP |
Professeur de lycée professionnel |
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S.E.G.P.A |
Section d'Enseignement Général et Professionnel Adapté. |
S.E.S.S.A.D |
Service d'Éducation et de Soins Spécialisés A Domicile. |
SES |
Sections d’éducation spéciale (remplacées par les SEGPA) |
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[1] Les sigles et accronymes
utilisés sont développés dans l'index, page 45.
[2] Les références bibliographiques complètes sont données page 46
[3] Mahy C. et Saint Ges J. « résistance et obstacles aux relations pédagogiques entre enseignement ordinaire et enseignement adapté : une analyse . » Revue du CERFOP N°10 décembre 1995, p31 à 35.
[4] André Philip, responsable de la rédaction du CERFOP : « Les réseaux impliquant les enseignements adaptés proposés en SEGPA et EREA » texte diffusé sur le site du CERFOP
[5] circulaire n° 96-167 du 20 juin 1996 : « Sous l'autorité du principal, le directeur adjoint responsable de la SEGPA est chargé de l'organisation pédagogique de la SEGPA.»
[6] Laruelle J.P. et Vinay P.H. « conditions pour promouvoir des collaborations pédagogiques entre Segpa et collège » Revue du CERFOP N°10 décembre 1995.
[7] Botté Philippe (2002) «Enjeux et perspectives de la rénovation des Enseignements Généraux et Professionnels
Adaptés dans le cadre de la mise en réseaux des établissements » mémoire DDEEAS
[8] Notons que cet épisode s’est déroulé il y a sept ou huit ans et que les éléments les plus virulents ont fait valoir depuis leurs droits à la retraite.
[9] A. Philip op.cit.
[10] A. Philip op.cit
[11] des déclinations plus élaborées telles que des Intranet existent, mais elles ne sont pas très encore représentatives.
[12] dispositif rectoral qui gère la maintenance des ordinateurs.
[13] Qui se situe dans la tranche d'âge 55-60 ans
[14] Lesain-Delabarre J.M. (2000) l'adaptation et l'intégration scolaires, innovations et résistances institutionnelles, Paris, ESF éditeur. Page 30
[15] Cela a été accompagné par des tensions liées à la politique de gestion du personnel. En tant que directeur de Segpa E2 a été amené à jouer un rôle central et difficile… mais cela n'entre pas dans le cadre de ce mémoire.
[16] Précisément, se sont des adresses qui ont été créées pour cet usage, en utilisant http://education.laposte.net , le service de courriers électroniques ouvert dans le cadre de l'accord entre le ministère de l'éducation nationale et La Poste.
[17] Qui étaient en doublon avec ceux qui étaient à leur disposition dans la salle des professeurs du collège.
[18] dans l’idée de renforcer l’intégration de la structure, il serait dommage de faire un annuaire spécifique pour la SEGPA.
[19] Ce s'inscrit dans la perspective de la loi générale de modernisation du service public
[20] Avec, bien entendu une copie au directeur de Segpa si la sortie concerne les élèves de la section.
[21] Pour simplifier la lecture, le terme forum sera utilisé pour désigner les deux supports précédemment décrits.
[22] Le courrier électronique basique permet d'envoyer un même message à plusieurs personnes simultanément, mais c'est une utilisation moins pratique le forum ou la liste dès que le groupe est un peu fourni.
[23] si chacune est dotée d'un directeur.
[24] Etude que j’ai réalisé pour mon mémoire de DEA : « faire des mathématiques au collège et en discuter sur Internet »
[25] c'est hélas en plein développement : selon le prestataire technique Brightmail, les spams représentent 58 % des messages circulant sur le réseau soit une augmentation de 40% en un an.
[26] il était accessible à partir de la page téléformation
[27]on trouve cette définition sur le site http://www.linux-france.org/prj/jargonf/G/groupware.html
[28] par exemple des outils tels que : Kanari, Groove ou Quick Place.
[29] il est disponible gratuitement par téléchargement sur http://www.groove.net. Une animation qui dure environ 5 minutes permet de comprendre comment fonctionne ce produit. Le principal inconvénient c’est que le site est uniquement en anglais.
[30] Egalement disponible à l’adresse http://www.Kanari.com en français, avec beaucoup d’informations pertinentes.