COMPTABILITE PRIVEE – EC 4.3

 

28/11/2003 – 05/12/2003

 

Michel MONGAUZE

 

REGLEMENTATION BUDGETAIRE

 

1 – EVOLUTION DE LA REGLEMENTATION DU FINANCEMENT ET DE LA COMPTABILITE DES ETABLISSEMENTS ET SERVICES SOCIAUX ET MEDICO-SOCIAUX

 

Depuis 2 ans, nous sommes à un moment charnière avec la parution de la loi 2002-2 (supprimant la loi 75-535).

 

Cette loi 2002-2 a entraîné :       - une modification du code de l’action sociale et des familles

- la parution du décret 2003-1010 du 22 oct. 2003 qui s’applique aux établissements sociaux et médico-sociaux quelle que soit l’autorité de tarification.

Ce décret est applicable immédiatement dans les établissements (cette année, exceptionnellement, il y a un délai supplémentaire de 1 mois : budget prévisionnel à établir avant le 30 nov. au lieu du 30 Oct.).

Principale «innovation» de ce décret : avant, il fallait l’autorisation a priori notamment en ce qui concerne le personnel. Maintenant le contrôle se fait a posteriori.

 

Le décret 2003-1010 est «complété» par :         Arrêté du 8 août 2003 (sur les groupes fonctionnels)

                                                                       Arrêté du 22 oct. 2003 (sur les modèles de documents)

 

 

L’instruction comptable n°87-67 du 16 mars 1987, dite M21bis doit être remplacée par la «M22bis» dans les mois à venir.

 

D’autres arrêtés sont attendus. Ils concerneront le compte administratif et les autres documents de bilan.

 

 

2 – LA LOI 2002-2 DU 2 JANVIER 2002 REFORMANT LA LOI 75-535 DU 30 JUIN 1975

 

A)      LES 5 GRANDES ORIENTATIONS DE LA LOI 2002-2 :

1 - Affirmer et promouvoir les droits des bénéficiaires : prise en compte plus importante de l’usager.

2 - Élargir les missions de l'action sociale et diversifier la "nomenclature" des établissements, services et interventions : ce qui permet éventuellement de mener des expériences novatrices.

3 - Améliorer les procédures techniques de "pilotage" du dispositif : schéma national/régional.

4 - Instaurer une réelle coordination entre les divers protagonistes : entre les établissements et entre les financeurs, les tutelles…

5- Rénover le statut des établissements publics

 

B)      ORIENTATION N° 3 : LES PROCÉDURES DE PILOTAGE : Le contrôle des établissements

L’assermentation des Inspecteurs des Affaires Sanitaires et Sociales :

- constatation des infractions par des P.V faisant foi jusqu’à preuve du contraire

- possibilité d’effectuer des saisies de documents

                                       i.      : le décret d’application pourra s’inspirer des dispositions applicables aux OPJ et autres fonctionnaires assermentés

 

 

Ces contrôles pourront avoir lieu : En cas de :

- non-respect des lois et règlements.

- dysfonctionnements de gestion pouvant affecter la prise en charge des usagers.

 

Dans ces cas, l’autorité ayant délivré l ’autorisation peut :

- adresser une injonction à l’établissement pour remédier aux infractions ou dysfonctionnements (délai fixé par l’autorité compétente.

- désigner un administrateur provisoire par le Préfet pour une durée de 6 mois, renouvelable une fois, si l’injonction n’est pas satisfaite.

En cas de besoin, la loi prévoit des fermetures : totales ou partielles / provisoires ou définitives

            Les quatre causes de fermeture des établissements :

- une création, une transformation, une extension non autorisée.

- le non-respect des normes techniques de fonctionnement.

- une menace pour la santé, l’intégrité, le bien être physique ou moral des usagers.

- les infractions mettant en cause la responsabilité civile de l’établissement ou pénale des dirigeants ou de l’organisme gestionnaire.

 

En cas de fermeture définitive :

- possibilité de transférer l’autorisation à un autre gestionnaire poursuivant un but similaire.

- récupération des dotations apportées par les financeurs et affectées à l’établissement fermé :

Ÿ         Subventions d’investissement non amortissables.

Ÿ         Réserves de trésorerie et excédents d’exploitation résultant des produits de la tarification (y compris affectés à l’investissement).

Ÿ         Provisions non employées, constituées grâce aux produits de la tarification.

 

 

C)      ORIENTATION N° 3 : LES PROCÉDURES DE PILOTAGE : Tarification, procédures budgétaires et comptables

1 - Les compétences de tarification selon les financeurs :

Représentant de l’Etat seul : quand le financement est assuré par l’assurance maladie ou l’Etat (I.M.P, I.M.Pro, I.M.E., CMPP, SESSAD, pouponnières sanitaire, MAS, CAT pour le moment)

Président du Conseil général seul : quand le département seul assure le financement.(établissement de l’ASE, foyer d’hébergement, foyer de vie, accueil de jour…)

Conjointement : Représentant de l’Etat et Président du Conseil général : pour les établissements avec des financements multiples, assurance maladie et C.G. (CAMSP, services AEMO, établissement agréé justice, foyer d’accueil médicalisé…)

 

2 - "L'opposabilité des enveloppes" : problème déjà traité par les articles 11‑1, 27-5 et 27-7 de la loi de 1975 :

      - La loi fixe le financement de la sécurité sociale.

      - Les enveloppes régionales sont définies et publiées au J.O.

      - Le Préfet de région décompose son enveloppe régionale en enveloppes départementales.

- Les budgets de l’ensemble des établissements d’un département doivent donc entrer dans cette enveloppe départementale.

- En cas dé dépassement, le préfet peut opposer à l’établissement le dépassement de l’enveloppe départementale.

 

3 - Diversification des règles de tarification :

- dotation globale : CAMSP / SESSAD

- forfaits (maison de personnes âgées)

- prix de journée

- tarifs de prestations (CMPP)

- modulation selon l'état de la personne (grille AGIR pour établir le financement).

 

 

 

4 - L'allègement des contrôles a priori

     

¬    Suppression de trois éléments sur six :

 

-

 

Acquisition, aliénation, échanges d'immeubles.

- variation du tableau des effectifs du personnel (possibilité de transformer des postes de travail).

- acceptation des dons et legs.

                                    Maintien

- emprunts dont la durée est supérieure à un an

- programmes d'investissements et leur plan de financement

- prévisions de charges et produits d'exploitation (budget prévisionnel).

 

 

5 - L'approbation budgétaire : quatre éléments

- Délai de 60 jours après publication des arrêtés déterminant les dotations régionales (crédits d’État et d’assurance maladie)

- Abrogation de l’approbation budgétaire tacite (même si le délai de 60 jours est dépassé).

- Compatibilité des prévisions de charges et produits avec les enveloppes limitatives (opposabilité des enveloppes)

- Suppression des dépenses « injustifiées ou excessives » (l’autorité de financement peut ôter du budget toute dépense jugée injustifiée ou excessives).

 

6 - L'approbation des conventions collectives :

     

Le principe antérieur est maintenu :

- les conventions sont approuvées par une commission nationale (CNA) et s’imposent alors aux diverses autorités de tarification (le directeur ou l’organisme gestionnaire ne peuvent donc pas appliquer des règles de salaire spécifiques sans autorisation de cette commission).

- Chaque année, avant le 1er mars : rapport ministériel sur les agréments prononcés.

- bilan des agréments de l ’année n – 1.

- orientations du gouvernement pour l ’année en cours sur l ’évolution de la masse salariale.

 

 

 

3 – LES PRINCIPAUX TEXTES

 

Code de l’action sociale et des familles (CASF)

dont : Art L.314-1 à L.314-9 : Dispositions financières

Décret n°2003-1010

  du 22 octobre 2003 ( JO du 24 octobre 2003)

Arrêtés

             :          arrêté du 8 août 2002 fixant les groupes fonctionnels

                        arrêté du 22 octobre 2003 fixant les modèles de documents

 

Champ d’application du décret budgétaire et comptable : Etablissements et services sociaux et médico-sociaux énumérés au I de l’article L. 312-I du code de l’action sociale et des familles, à l’exception des foyers de jeunes travailleurs mentionnés au 10°, et des établissements ou services qui sont gérés en régie directe par une administration de l’Etat.

 

Titre 1er : Dispositions communes à tous les établissements (63 articles)

 

Titre II : Dispositions propres liées aux différents statuts juridiques :

- Chapitre 1 Ets publics autonomes

- Chapitre 2 : budget annexe d’un Ets public de santé

- Chapitre 3 : Ets publics non personnalisés

- Chapitre 4 : Ets privés non lucratifs habilités aide sociale (c’est le chapitre qui nous concerne).

- Chapitre 5 : Ets privés relevant de l’ex loi du 6 juil. 1990

 

Instructions budgétaires et comptables applicables :

Au niveau de l’établissement :

-

 

 

Etablissement public autonome : M 22 (arrêté du 14/11/2001)  

-

Etablissement en budget annexe d ’un CCAS : M 22 (arrêté du 14/11/2001)

-

établissement en budget annexe d ’un EPS (M 21)

-

établissements  privés gérés par des associations, des fondations, des entreprises, des œuvres des caisses de sécurité sociale ou des mutuelles (M 22 bis)

 

Au niveau de la personne morale gestionnaire :

- établissements publics autonomes : M 22 (arrêté du 14/11/2001)

-

Centre communale ou intercommunal d ’action sociale (CCAS) : M 14

-

Etablissement public de santé : (M 21)

-

 

Associations et fondations (plan comptable  associatif)

- statut commercial (plan comptable général)

- UGECAM (plan comptable des organismes de sécurité sociale)

 

 

 

 

 

Titre III : Les modalités de financement :

- dotation globale
- tarifs journaliers

 

Titre IV: Dispositions tarifaires diverses (50 articles) :

- SSIAD et Services d’aide à domicile

 

- CHRS / budget commercial CAT/ EHPAD

- Foyer d’accueil médicalisé

- compétence PJJ

 

 

- Multiprises en charge, accueil de jour, accueil temporaire..

 

Les principes budgétaires :

 - Le Budget caractérise l'autonomie des établissements : 1 budget par établissement.

-

Le Budget est un acte par lequel sont prévues et autorisées ses recettes et ses dépenses annuelles : Budget annuel.

-

Il détermine les moyens qui permettent à l'établissement de remplir ses missions de service public compte-tenu de ses objectifs et de ses prévisions d'activité : le budget est la traduction du projet d’établissement.

 

Le budget des établissements sociaux et médico-sociaux :

 

 

 

 

 

 

- Le budget s'inscrit désormais dans une réflexion pluriannuelle conformément à la démarche suivante :

SCHEMA REGIONAL et/ou DEPARTEMENTAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PROJET D ’ ETABLISSEMENT ET CONTRAT PLURIANNUEL

 

 

BUDGET

A partir des schémas régionaux et départementaux, le projet d’établissement peut permettre de conclure avec les autorités de financement un contrat pluriannuel à partir duquel, chaque année, on élaborera un budget prévisionnel.

 

Les principes budgétaires

 :

- Annualité du Budget

 

 : Le Budget se confond avec l'année civile (sauf en cas de création ou de fermeture où il s’agira alors d’un budget tronqué).

 

 

- Unité du Budget :

Un document unique décrit l'ensemble des dépenses et des recettes de

l'établissement.

- Universalité du Budget :

Il ne peut pas y avoir compensation entre recettes et dépenses.

 

Il faut évaluer et présenter les charges brutes et les produits bruts.

 

 

Les recettes ne peuvent pas être affectées à des dépenses spécifiques, à l'exception des investissements qui sont couverts par des financements précis comme les subventions ou les emprunts et les dépenses liées à la T.A.

-

Equilibre du Budget

 :

Les recettes et les dépenses de l'année doivent être équilibrées compte-tenu des résultats des années antérieures, excédentaires ou déficitaires, intégrés au Budget de l'exercice.

 

Le principe d’équilibre (article 14) :

Pour être voté en équilibre réel, le budget général doit remplir les conditions suivantes :

- 1° la section d’investissement et chacune des sections d’exploitation doivent être votées en équilibre.

NOUVEAUTE en section d’investissement possibilité de non mobilisation des emprunts selon les disponibilités : cad possibilité d’investissement avec les réserves de trésorerie de l’établissement.

- 2° les recettes et dépenses doivent être évaluées de façon sincère.

- 3° le remboursement de la dette en capital ne doit pas être couvert par le produit des emprunts, ni par des recettes affectées, sauf dans le cas de renégociation.
- 4° les recettes affectées doivent être employées pour l’usage prévu.

 

 

La structure budgétaire (articles 8- 9-12-13-15) :

Le cadre de présentation du Budget comprend :

- la section d'investissement,

- la section d'exploitation du Budget Général,

- les sections d'exploitations des Budgets annexes,

- les annexes explicatives.

Toutes les S.E. sont présentées par groupes fonctionnels de comptes.

Le projet de Budget doit distinguer les dépenses et les recettes liées aux mesures de reconduction et celles liées aux mesures nouvelles.

 

La section d'investissement (article 10) :

- La section d'investissement regroupe essentiellement des opérations qui viennent modifier le patrimoine.

- Elle est commune à toutes les activités de l'établissement (1 seule section d’investissement même s’il y a 1 IME et 1 SESSAD).

- Elle regroupe des opérations parfois pluriannuelles (immobilisations en cours).

- Les crédits non consommés à la clôture de l'exercice peuvent être reportés.

- Ainsi, le résultat de la section d'investissement constaté à la clôture d'un exercice se cumule avec le résultat de l'exercice précédent.

 

Les emplois de la section d'investissement sont classés par nature.

Ils sont constitués par :

- le remboursement du capital des emprunts,

- la production ou l'acquisition de biens mobiliers et immobiliers dont les travaux de grosses réparations,

- l'acquisition de titres et valeurs,

- les dépôts et cautionnements,

- les frais de premier établissement, les frais d'étude et les autres immobilisations incorporelles,

- les reprises sur provisions,

- les charges à répartir sur plusieurs exercices,

- les comptes de liaison relatifs à l'investissement.

La section d'investissement (suite)

 

Les ressources de la section d'investissement comprennent :

- Les subventions d'équipement.

- Les emprunts contractés au cours de l'exercice.

- Les plus values nettes des cessions d'actifs immobilisés et des valeurs mobilières de placement (les produits financiers suite à des placements peuvent servir en investissement).

- les dons et legs en capital ou en contrepartie d'actifs immobilisés,

- les amortissements des biens meubles et immeubles corporels et incorporels et des charges à répartir sur plusieurs exercices,

- les dépôts et cautionnements reçus ou recouvrés (possibilité d ’aller jusqu ’à 2 mois de loyers dans les EHPAD et foyers adultes handicapés),

- les provisions et les réserves, à l'exclusion des réserves de trésorerie et de compensation,

- les comptes de liaison relatifs à l'investissement,

- L’excédent de la section d'exploitation affecté à l'investissement.

 

La section d'exploitation du budget général (article 11) :

- La section d'exploitation  du B.G. regroupe les opérations se rapportant à l'activité principale de l'établissement.

- Les crédits de fonctionnement non consommés à la clôture d'un exercice ne peuvent faire l'objet d'aucun report au Budget de l'exercice suivant. Toutes les dépenses de fonctionnement doivent être rattachées à l'exercice budgétaire au cours duquel elles ont été engagées si elles correspondent à un service fait avant le 31 décembre.

- Les dépenses de la section d'exploitation sont classées en trois groupes fonctionnels :

Groupe 1 : Dépenses afférentes à l'exploitation courante

comptes 60

compte 611

comptes 624, 625, 626, 628 et 629

 

Groupe 2 : Dépenses afférentes au personnel

comptes 621 et 622

comptes 631 et 633

comptes 64

 

Groupe 3 : Dépenses afférentes à la structure

comptes 61 sauf compte 611

comptes 623, 627, 635 et 637

comptes 65,  66, 67 et 68

 

- Les recettes de la section d'exploitation sont également classées en trois groupes fonctionnels :

Groupe 1 : Produits de la tarification

comptes 73

 

Groupe 2 :       Autres produits relatifs à l'exploitation

comptes 70, 71, 72, 74 et 75

 

Groupe 3 :       Produits financiers et produits non encaissables

Comptes 76

comptes 77

comptes 78 et 79

 

Liaisons comptables entre la S.I. et la S.E. : (Ex : en cas d’investissement pour un véhicule, il va y avoir des répercussions sur la S.E. : + de carburant, + d’assurance…)

- Les amortissements des immobilisations

- Les amortissements des subventions des biens non renouvelables ( compte 13)

- Les différentes provisions

- Les emprunts (ex : les frais financiers des emprunts font partie de la S.E.)

- Les comptes de régularisation

- Les résultats

 

Les budgets annexes (article 84) :

- Les activités ou services faisant l'objet d'un budget annexe obligatoire sont essentiellement :

- des activités sociales et médico-sociales d'un établissement public social ou médico-social autonome.

- des activités sociales et médico-sociales d'un établissement public de santé conformément aux dispositions du code de la santé publique.

- des activités sociales et médico-sociales relevant d'un centre communal ou intercommunal d'action sociale ou d'une collectivité territoriale.

- des établissements et services gérés par un organisme implantés sur le même site et bénéficiant des mêmes financements. Cependant, il faut l'accord de l'autorité de tarification compétente.

 

- Ces budgets annexes ne peuvent recevoir aucune subvention d'équilibre du budget général et les déficits éventuels sont à la charge des dits budgets.

 

- Les budgets annexes à un établissement médico-social de statut privé ( exemple un SESSAD budget annexe d ’un IME) n’ont pas de section d’investissement propre ni de bilan propre. La section d’investissement est commune avec celle du budget principal.

 

-

Ceci est aussi le cas dans les CAT publics ou privés entre le BPAS et le BAPC.

Le nouveau cadre budgétaire :

- Voir documents annexe du décret.

 

La reconduction des moyens : (moyens nécessaires à la poursuite de l’exécution des missions et de l’activité dans les conditions identiques à celles approuvées l’année précédente)

- Dépenses approuvées par groupes fonctionnels ou sections tarifaires en n-1.

- Crédits non reconductibles.

- Effets de l’extension en année pleine des mesures nouvelles de n-1.

- Effet prix  (inflation prévisionnelle) efforts d ’économies

- Pas d’effet volume  (augmentation d ’activités, extension de capacité) : Par ex : si augmentation de la capacité : il s’agit alors d’une mesure nouvelle.

 

L'élaboration du budget primitif et la fixation des tarifs - La présentation et le contenu du budget :

- Les dépenses et les recettes sont votées par groupes fonctionnels.

- Les dépenses et les recettes sont autorisées par l'autorité de tarification compétente au niveau du montant global de chaque groupe, à l'exception des établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes pour lesquels cette autorisation s'effectue au niveau du montant global des charges et des produits de chaque section d'imputation tarifaire.

 

L'élaboration du budget primitif et la fixation des tarifs - Les différentes étapes de la procédure et le calendrier (Articles 20 et 21) :

- Les propositions budgétaires relatives aux demandes de financements relevant des autorités de tarification doivent être votées par le conseil d’administration de l’établissement pour être transmises au plus tard le 31 octobre de l’année qui précède celle pour lesquelles elles sont proposées.

- Avec le projet de budget sont également soumis au conseil d’administration les documents annexes.

- Ces propositions budgétaires, les pièces annexes ainsi que les propositions concernant les tarifs sont transmises, selon les cas à :

- La caisse régionale d’Assurance Maladie qui les tient à la disposition des autres organismes responsables de la gestion des régimes d’Assurance Maladie.

- L’organisme d’Assurance Maladie appelé à verser la dotation globale.

- Le Président du Conseil Général.

- Le préfet (DDASS) autorité compétente pour l’Assurance Maladie.

 

Le rapport du directeur ou de la personne ayant qualité pour représenter l’établissement

(article 17) :

- Il précise les hypothèses effectuées en matière d’évolution des prix et des frais de personnel relatives à la reconduction des moyens.

- Il retrace l’activité et les moyens de l’établissement

- Il effectue le bilan, sur les 2 derniers exercices et l’exercice en cours, des promotions et mesures catégorielles

- Il justifie le montant prévisionnel global des frais de personnel, en détaillant les hypothèses retenues en matière de promotions et d’avancement

- Il indique les éléments du projet d’établissement qui justifient les dépenses proposées

 

Les annexes au budget prévisionnel et au rapport budgétaire (article 16) :

- Un tableau retraçant l'activité et les moyens de l'établissement ou du service. Ce tableau fait notamment apparaître le nombre prévisionnel et le nombre réel de personnes prises en charge par l'établissement ou le service au cours des trois années précédentes.

Non concerné pour le moment

 
- Le classement des personnes accueillies dans l'établissement dans des groupes homogènes en matière de mobilisation de ressources, dits groupes iso-ressources, lorsque la réglementation en vigueur pour l'établissement prévoit un tel classement.

- Le tableau des effectifs de personnel faisant apparaître, pour l'année considérée, le nombre des emplois par grade ou qualification. Les suppressions, transformations, créations d'emplois font l'objet d'une présentation distincte POUR INFORMATION.

 

 

 

Le tableau des effectifs de personnel transmis pour information (article 18) :

- Il fait apparaître, pour l’année considérée, le nombre des emplois par grade ou qualification.

- Les suppressions, transformations, créations d’emplois font l’objet d’une présentation distincte.

- Il n’a plus un caractère limitatif  pour la prise en charge par l’assurance maladie ou le conseil général des dépenses correspondantes, seul le groupe fonctionnel: «frais de personnel» a désormais ce caractère limitatif.

- Ses variations ne sont plus soumises à l’accord de l’autorité de tarification compétente. Cette dernière a la charge de la preuve du caractère abusif ou excessif des changements opérés par le gestionnaire

 

Les annexes au budget prévisionnel et au rapport budgétaire (suite) :

- Le plan pluriannuel de financement.

- Le tableau de répartition des charges et produits communs (en cas de budget annexe).

-

Le bilan comptable propre de l'établissement relatif au dernier exercice clos.

- Le tableau des informations complémentaires et les retraitements comptables permettant le calcul des indicateurs médico-socio-économiques de l'établissement.

 

NE SONT DONC PLUS TRANSMIS

-

Le tableau des amortissements imputés au budget.

-

Le tableau des frais financiers imputés au budget.

- Les tableaux en points et en euros des frais de personnel

 

 

Les projets d'investissements et d'emprunts nouveaux font l'objet d'une présentation distincte (procédure d’approbation distincte) - (article 19)

 

Niveau de vote / niveau de présentation / niveau d’approbation :

- NIVEAU DE VOTE du BUDGET

     - pour les établissements publics au niveau des groupes fonctionnels.

     - pour les établissements privés niveau de leur choix

- NIVEAU DE PRESENTATION

     - Utilisation du cadre budgétaire présenté in supra

- NIVEAU d’APPROBATION PAR LES AUTORITES DE TARIFICATION

     - Pour les EHPAD au niveau du total de la section tarifaire

     - Pour les autres établissements publics et privés, au niveau des groupes fonctionnels 

 

Le pouvoir de modification de l’autorité de tarification sur :  (article 21) :

- Les recettes atténuatives sous-évaluées

- Les dépenses insuffisantes au regard notamment de leur caractère obligatoire (ex : les impôts).

- Les dépenses manifestement hors de proportion avec le service rendu et le coût des établissements fournissant des services comparables (comparaison avec les indicateurs).

- Les dépenses prises en charge par l’aide sociale de l’Etat ou par l’assurance maladie qui  paraissent injustifiées ou dont le niveau paraît excessif, compte tenu des conditions de satisfaction des besoins de la population, ou de l’activité et des coûts des établissements fournissant des prestations comparables.

- Les dépenses incompatibles avec les enveloppes limitatives de crédit au regard des orientations retenues par l’autorité de tarification pour l’ensemble des établissements ou pour certaines catégories d’établissements.

 

La procédure contradictoire va donc surtout reposer sur 3 notions :

- Dépenses injustifiées et excessives (l’établissement doit justifier ces dépenses dans son rapport budgétaire – l’autorité de tarification doit motiver sa décision de rejet).

- Dépenses incompatibles avec les enveloppes limitatives (L’établissement doit comparer à la demande des autorités de tarification ses indicateurs avec ceux des établissements similaires

L’autorité de tarification doit mettre en évidence que donner satisfaction à l’établissement et par souci d’équité aux établissements similaires ne peut qu’entraîner un dépassement d ’enveloppe)

- Dépenses hors de proportion (charge de la preuve à l’autorité de tarification).

 

 

 

 

 

 

 

4 – LE BUDGET

Le budget est un outil pour le gestionnaire. Il doit s’y référer pour comparer avec la réalité.

Le budget est la traduction du projet d’établissement.

S’il n’y a pas de projet d’établissement, il ne peut normalement pas y avoir de budget.

Le premier travail du directeur est donc de reprendre le projet d’établissement pour en dégager les priorités et ainsi pouvoir argumenter de telle ou telle dépense.

 

Le budget comporte obligatoirement 2 sections :

- Investissements

- Exploitation (ou fonctionnement)

 

 

 

Au C.A., le vote du budget doit être global car les 2 sections sont liées (ex : pour l’achat d’un véhicule en investissement, il y a obligatoirement des répercussions sur la section d’exploitation : carburant, assurance…) ;

 

Le décret 2003-1010 du 22 octobre 2003 prévoit que l’exercice budgétaire s’étend du 1er janvier au 31 décembre. (sauf en cas d’ouverture ou de fermeture en cours d’année : exercice tronqué).

 

Le budget se construit avec le projet d’activité de l’année à venir :

- Calendrier de fonctionnement (nombre de jours de fonctionnement).

- Nombre d’usagers présents.

- Absentéisme prévu (en se basant sur les chiffres des années antérieures).

 

Lors de la préparation du budget, le directeur ne doit pas être son auto-censeur. Il doit chiffrer par rapport aux besoins réels des jeunes et du projet d’établissement.

La responsabilité d’accorder ou de refuser une dépense d’investissement n’appartient pas au directeur, mais revient à l’organisme gestionnaire et/ou aux organismes de tutelle.

 

            1 Budget principal – budget(s) annexe(s) :

Dans un établissement, on peut établir un budget principal et 1 ou plusieurs budget(s) annexe(s) si l’établissement a des activités et des tarifications différentes (ex : I.M.E. avec section IMP et IMPro ou I.M.E avec 1 SESSAD).

Les budgets annexes ne concernent que la section d’exploitation. La section d’investissement est commune aux deux structures.

Pour les budgets annexes, il faut répartir les charges communes aux 2 structures sur les 2 sections d’exploitation (cf annexe 3 – Répartition des charges sur les différentes structures).

 

            2 La section d’investissement – Article 10 du décret 2003-1010 :

                       

EMPLOIS (dépenses)

RESSOURCES (recettes)

1 Remboursement du capital des emprunts

2 Production ou acquisition de biens mobiliers ou immobiliers

3 Travaux de grosses réparations

4 Acquisition de titres et valeurs

5 Dépôt et cautionnement

6 Frais de premier établissement, frais d’étude et autre

7 Immobilisations incorporelles

8 Reprises sur provisions

9 Charges à répartir sur plusieurs exercices

10 Comptes de liaison relatifs à l’investissement

 

Le reliquat constaté en fin d’exercice est reporté sur l’exercice suivant.

A) Subventions d’équipement

B) Emprunts nouveaux

C) Plus values nettes de cessions de valeurs immobilisées

D) Plus values nettes de cession de valeurs mobilières de placements

E) Dons et legs en capital

F) Recouvrement des dépôts et cautionnement

G) Provisions et réserves (sauf réserve de trésorerie et de compensation)

H) Amortissements de biens meubles et immeubles et des charges à répartir

I) Comptes de liaison relatifs à l’investissement

J) Excédents de la section d’exploitation affectés à l’investissement

 

 

 

                        Les emplois :

1 : Il s’agit du remboursement en capital : les intérêts sont inscrits dans la section d’exploitation.

2 et 3 : travail de réflexion avec l’équipe pour déterminer les priorités et les investissements à réaliser en fonction du projet d’établissement. Ces demandes doivent être chiffrées.

4 : rare au niveau d’un budget du SMS.

5 : exemple : dépôt auprès d’un fournisseur pour l’installation d’une cuve à gaz.

6 : Il s’agit des frais engagés au moment où l’on étudie un projet (ces frais peuvent être inscrits au budget si le projet aboutit).

7 : Immobilisations incorporelles : notamment les logiciels (montant unitaire minimum : environ 500 € sauf s’il s’agit d’un achat d’ensemble – équipement en mobilier d’une salle de réunion).

9 : Ex : Les frais de notaire pour un achat immobilier sont répartis sur 5 ans.

 

Les ressources :

A) : Subventions éventuelles des communes, CG ou CR.

B) : En liaison avec le n°1 des emplois (les intérêts sont inscrits dans la section d’exploitation)

C) : Il s’agit des plues values réalisées lors de la vente d’un bien que l’établissement possède.

Ex 1 : un bien acheté 1000 € a une valeur nette comptable de 500 € 2 ans après l’achat. Si ce bien est vendu 600 €, l’établissement réalise une plus value de 100 €.

Ex 2 : Un véhicule dit « amorti » à une valeur nette comptable de 0. Si on le vend 500 €, on réalise une plues value sur une cession d’une valeur immobilisée.

D) : Il s’agit des plues values réalisées dans le cadre de placements (SICAV Monétaires).

                        E) : Dons supérieurs à 1500 € et legs en capital.

                        F) : C’est le contraire du n°5 (en emplois).

                        G) : Pour prévoir de gros achats.

J) : On peut également maintenant (pour tous les établissements) garder les excédents de la section d’exploitation de l’année précédente

 

La section d’investissements doit être équilibrée.

- Si les ressources sont inférieures aux emplois : Il faut différer certaines dépenses, mais le décret 2003-1010 prévoit les comptes de liaison (voir I dans le tableau ci-dessus) : c’est à dire des financements que peut apporter l’organisme gestionnaire ou un autre établissement. Dans ce cas, il y existe donc des comptes de liaison entre l’établissement et l’organisme gestionnaire (à relier avec le n° 10 de la rubrique emplois).

- Si les ressources sont supérieures aux emplois : Le reliquat constaté en fin d’exercice est reporté sur l’exercice suivant(l’excédent est gardé pour l’année suivante).

 

Pour cette section d’investissements, on doit remplir l’annexe 2 : le plan de financement :

 

            3 La section d’exploitation - Article 10 du décret 2003-1010 :

 

            Selon le décret du 8 août 2002, la section d’exploitation doit être présentée en groupes fonctionnels.

 

            Pour les dépenses : 3 groupes :

- dépenses afférentes à l’exploitation courante

- dépenses afférentes au personnel

- dépenses afférentes à la structure

 

Pour les produits : 3 groupes :

- produits de la tarification

- autres produits relatifs à l’exploitation

- produits financiers et produits non encaissables

 

Cette section d’exploitation est présentée dans les documents de l’annexe 1

Annexe 1 page 4 :

- Budget exécutoire n-1 : C’est le budget accordé de l’année en cours. Pour remplir cette colonne, il faut réaliser un « anticipé » . C’est à dire qu’au moment d établir le budget (en octobre), il faut estimer le budget total de l’année n-1.

- Reconductions : il s’agit des dépenses identiques à l’année en cours augmentée du taux de l’inflation.

Ou, il s’agit de la reconduction en année pleine d’une mesure de n-1 qui était partielle.

- Nouvelles mesures : en + ou en -.

Elles sont à chiffrer en fonction du projet d’établissement.

 

            L’autorité de tarification rend l’accord du budget au niveau du groupe (et non pas ligne par ligne).

La colonne « budget exécutoire » (dernière colonne du document) est donc à établir par le directeur en fonction du total du groupe qui aura été accordé par l’autorité de tarification.

 

            4 Autres mesures prévues par le décret :

 

Dans son article 14, le décret prévoit que les sections d’investissements et d’exploitation doivent être équilibrées.

 

L’estimation des produits et des charges doit être sincère.

 

Le remboursement d’une part de capital emprunté ne peut être couvert par un nouvel emprunt (sauf en cas de renégociation avec la banque).

 

La section d’investissements ne peut-être « déficitaire » (ressources inférieures aux emplois), mais l’article 14 prévoit que les réserves de trésorerie peuvent couvrir des dépenses d’investissements (à titre exceptionnel).

 

            5 Le déroulement de la procédure :

 

            Le directeur prépare son budget prévisionnel et le présente :

- Au conseil d’établissement (Conseil de la Vie Sociale) pour avis.

- Au Comité d’Etablissement (- de 50 salariés) ou au Comité d’Entreprise (+ de 50 salariés) pour avis.

Ensuite, le budget est présenté au C.A. (organe délibérant de l’organisme gestionnaire) pour approbation.

Le C.A. peut voter le budget au niveau qu’il veut (par ligne, groupe, globalement…).

Après approbation du C.A., le budget est transmis aux autorités de tarification.

 

6 Présentation :

 

Le budget doit être présenté avec toutes les annexes et doit être accompagné d’un certain nombre de documents (article 16 du décret 2003-1010) :

Ø      Le rapport budgétaire : Il est établi par la personne désignée pour représenter l’établissement devant l’autorité de tarification pendant toute la durée du contradictoire (cette personne peut être le président, le directeur, un membre du bureau de l’organisme gestionnaire…).

Ce rapport budgétaire est essentiel (article 17), il comprend :

·        L’hypothèse en matière d’évolution des prix avec justification

·        Les indications sur la détermination des hausses des salaires et charges sociales par rapport à la CCT.

·        Le tableau d’activités + les moyens établis sur les 3 dernières années (places, journées réalisées…).

·        Les justifications pour les hausses de salaires et charges sociales résultats des promotions et avancement accepté pour le personnel (notamment pour les CCT qui prévoient des changements d’échelon plus rapide décidés par l’employeur).

·        Les éléments du projet d’établissement nécessaires pour la justification des dépenses.

 

Ø      Le classement des personnes par groupe homogène (le SMS n’est pas concerné pour le moment).

 

Ø      Le tableau des effectifs du personnel (en nombre de postes) avec un rappel de la situation et les modifications (suppression, création, transformation) pour l’année concernée par le budget.

Ce tableau est fourni pour information

Le directeur peut donc supprimer, créer ou transformer un ou des postes dans la limite de l’enveloppe accordée pour le groupe 2.

Par contre, lors du compte rendu, le directeur et/ou l’organisme gestionnaire devra justifier telle ou telle mesure et l’autorité de tarification pourra refuser de prendre en compte la dépense afférente.

 

Ø      Le bilan comptable du dernier exercice (bilan de n-2).

 

Ø      Les données nécessaires au calcul des indicateurs applicables à l’établissement (le décret concernant ce point n’est pas encore sorti).

L’idée est à terme d’essayer de comparer les établissements entre-eux et de déterminer des coûts de service (si dans une région il y a environ 10 établissements du même type)

 

Ø      Les projets d’investissements

 

Ø      Le plan pluriannuel d’investissement

 

Ø      Le tableau de répartition des charges et produits communs (en cas de budgets annexes)

 

Tous ces documents ainsi que la décision du C.A. doivent être transmis avant le 31 octobre.

 

7 Les autres articles du décret :

 

Article 25 : Il détermine ce qui ne peut être pris en charge dans le cadre du budget :

- Frais d’inhumation

- Frais médicaux en dehors de la prise en charge

- Appareil ou prothèse individuels

 

Article 26 : Limite par rapport aux frais d’emprunt et aux frais d’investissement.

 

Article 87 : Il prévoit que l’établissement ne peut financer (louer) des locaux qui appartiennent à l’organisme gestionnaire.

 

Article 98 : Les statuts de l’organisme gestionnaire doivent prévoir qu’en cas de fermeture d’un établissement ou d’un service, les sommes non utilisées et les immobilisations soient reversées à un établissement de type similaire.

 

Article 38 : Possibilités de fixer le budget sur plusieurs années par l’établissement d’une convention avec l’autorité de tarification.

Ce qui permettra éventuellement d’alléger la procédure annuelle du budget.

 

Articles 43 à 46 : Des modifications budgétaires peuvent être envisagées que si l’établissement à retourner à l’autorité de tarification son budget exécutoire.